Plus belle la vie à SO \o/ [PV Lou-chan]

Deux heures du matin et toujours pas sommeil. Soupire. Re-soupire. Su se tourna et se retourna dans son lit, sans succès. Froid, chaud, ça l'agaçait. Il pouvait entendre la respiration de Rei et celle d’Hayato… Il n’était donc pas question de les réveiller. Ces derniers temps ; le soleil était souvent haut dans le ciel quand Su sortait de sa chambre. De toute manière, il ne se levait jamais à l’aurore. « L’avenir sourit aux lève-tôt » Pff mon œil ouais, c’est quoi cette citation ? Ca veut dire que Yosuke était voué à un piètre avenir ? Tout ça pour la bonne raison qu’il a besoin de plus de dix heures de sommeil ? On ne calcule par son avenir en réglant son réveil. Mais bien que battant largement une marmotte sur son propre terrain, depuis quelque temps, il se retrouvait face à des insomnies.

Soit. Il comptait faire quoi maintenant? A deux heures trente. Il s’énervait tout seul et ça devenait ridicule. Ni une ni deux, il envoya valsé la couverture et posa ses pattes sur le sol. Marchant sur la pointe des pieds pour ne pas faire craquer le plancher, il enfila rapidement un jeans et un large t-shirt, se moquant éperdument de ses cheveux en pagaille pour se diriger vers la porte. Puis, tout aussi silencieusement, il l'ouvra et la referma derrière lui.

Et Après ? Hn? Le voilà bien beau en plein millieu du couloir, s'habituant lentement à la lumière. Finalement, il se dirigea d’un pas lasse vers le salon du pensionnant, peu certain du chemin à suivre. A pieds nus de surcroîts, ce crétin ayant oublié d’emporter ses convers. "Le salon" : Endroit fort occupé par les pensionnaires généralement, il se doutait bien, qu’à cette heure, il n’y trouverait personne. Quoi que, en bons délinquants, ils ne doivent pas tous être aux lits. Il eut un sourire en imaginant trouver foule dans cet endroit… Le moment de vérité arriva, face à l’entrée. Sans hésitation, il l’a franchi et comme il le pensait… ( roulement de tambours )
Personne. Pff c’était sinistre, telle une scène de film d’horreur. Un frisson le parcourut rien qu’à cette idée, observant les quatre coins de la pièce à la recherche de vampires, grudge, la fille du cercle. Ou d’un violeur, plus probable à Saido Ori. C’est avec prudence qu’il alla s’installer sur un des divans, prenant ses aises puisque tout isolé et chopa la télécommande.
« Zapper » n’entre pas dans la liste de ses habitudes préférées alors que dormir, si. Monde cruel. Monde de merde, hmpf ! Alors il avait le choix entre : un documentaire sur les canards en Alabama… Il ne savait même pas où ça se situait, l’Alabama. C'est quoi? Ca se mange? C'est un pays? Une île? Il a zappé. Le journal … Rien à Foutre. Love machin. Il en rigolait sur son fauteuil… Et… vous ne me croirez jamais… PLUS BELLE LA VIE ! Si si, je vous juuure. Cernez l’ironie je vous pris! Grand sourire scotché sur la face, il se réjouissait d’être tombé sur une émission aussi débile. C’était encore mieux qu’un film d’horreur, ça fout encore plus la trouille. Automatiquement, sa flegmasitude ( nouveau mot, bientôt dans le Yosuke Dictionnaire ) s’évapora, se redressant, assis en indien et tentant de comprendre le sujet. Pourquoi c’était toujours aussi compliquer ? Un aime l’autre mais lui aime un autre qui a des problèmes avec la justice. Du coup comme l’autre est la fille de la police, il se joue d’elle… Ect ect. Magnifique. Ca représente bien la vie.

Pfeuh … N’importe quoi.

Mais étrangement, il n’arrivait pas à décoller ses yeux de la télévision. Cet effet, il le ressentait aussi quand il regardait le télé-achat. Le pire, c’est que ces bougres arrivaient à le convaincre ! Il se surprenait lui-même d’avoir sorti son portable et composé le numéro. Heureusement, il n’avait jamais été jusqu’à appeler réellement. Non. Il devait changer de chaîne avant de se faire contaminer… Il suffit juste de tendre le bras, ce n’est pas bien difficile…

Trop tard.

Minuit, bouh ! Les mauvais esprits sortent à cette heure. Minuit, l’heure du crime parfait. Mais celle aussi ou Lewis n’arrivait pas à dormir. Il était confortablement installé dans son lit aux ressorts abimés, sa couette trop épaisse, laineuse et pelucheuse, son oreiller superbement plat. C’est sur, les nuits à Saido Ori n’était pas des plus regrettable ! Les respirations des deux jeunes gens qui dormaient dans la même chambre que lui étaient paisible, quelques fois saccadées, rien de bien méchant qui pourrait alarmer le jeune homme, d’autant plus qu’il n’aurait rien fait...quoi que, cela pouvait toujours lui servir de sauver la vie à un de ses camarades criminels ? Les heures tournaient sur le réveil, comme le temps passe lentement lorsqu’on n’arrive pas à trouver le sommeil ! Pénible dites vous ? Pire, cela vous fait ressasser le passé, du moins pour certains...Lewis était dans ce cas, et sa folie était d’autant plus grande à mesure qu’il remontait le temps toujours plus loin. Il en vint même à se souvenir de la première fois qu’il avait prit un bain avec sa sœur. Il avait 5 ans et Willow 3. S’en était assez, les grondements d’estomac d’un de ses camarades, les rondes de nuit des surveillants, les volets qui claquaient bruyamment et le vent qui soufflait lamentablement en sifflant par des trous invisible sur les murs, tout ceci l’agaçait fortement. Il se leva, respectant néanmoins le sommeil des autres, ne voulant surtout pas les avoir dans les pattes.

Où ? Il ne savait pas, quoi que...premièrement les toilettes, il est préférable de vider sa vessie avant d’accomplir quelques méfaits, grave ? Non, peut être pas, avec un peut de chance...oui ? Du bruit, on se levait aussi dans la chambre d’en face. Très bien. Lewis sourit, refermant la porte des toilettes discrètement, il ne s’était pas fait repérer. Après avoir finalement assouvie ses besoins naturels, il se lava les mains suivant l’ombre des yeux qui s’était dirigée vers le salon. Un bruit, grésillement, plus que sa, le planché ne craquait plus, les volets ne tapaient plus, il n’y avait plus que cette envie de découvrir qui était l’ingénu qui serait sont partenaire d’un soir. Non, bien sur il ne ferait rien, Lewis n’était pas assez cupide pour sauter sur une proie à peine l’avoir rencontré. Il prenait tout son temps pour pouvoir mettre en confiance la victime, quoi que...Saido Ori était un endroit qui regorgé de criminels du même genre que lui. Avait-il un jumeau parmi les élèves ? Curieux, il s’avança lentement. Une émission, puis une autre, un documentaire en premier, et...le télé achat, quelle bêtise ! Des cheveux bleus dépassaient d’un des fauteuils du petit salon, posté à l’encadrement de la porte, Lou voyait le sourire béat d’un jeune homme plutôt « mignon » à première vu.

Il se lança, appuyé contre la porte, une chemise de nuit typiquement anglaise, pieds nu, le garçon parla lentement et calmement, ne cherchant pas à effrayer son interlocuteur...ou peut être bien qu’il attendait justement cette réaction ?

- Alors, on n’arrive pas à dormir ?

Lou sourit, il était froid, il n’était pas accueillant, il était hautain, en bref, un sourire qui avait le don d’agacer la plupart de ceux qui ont eu l’occasion de le voir. Il alla s’installer sur le fauteuil le plus proche, non loin de celui de l’inconnu. En l’observant sans qu’il ne s’en aperçoive, il vit deux yeux différents, c’était étrange, mais...bizarrement attirant. S’ennuyant profondément, le meurtrier soupira, jetant un coup d’œil à la télévision. "Plus Belle la vie" a oui ! Quelle feuilleton envoutant...comme si les élèves de Saido n'avait pas leurs propre problèmes à gérer ! Qui plus est, il s'agit de fiction, alors qu'eux vive des situations surement plus sinueuses que celles de la série télévisé. Lewis trouvait ce genre de programme totalement inutiles voir même contribuant à la violence et à toutes ces folies que l'on retrouve ici.

-Tu comptes vraiment regarder ces bêtises ?

Pourquoi employer « vous » ? Ils avaient surement le même âge, en plus de cela, Lewis s’en fichait, et puis n’oublions pas qu’il détestait cet endroit, alors pourquoi ne pas détester les violeurs, meurtrier, drogués qui peuplaient les couloirs de sa couleur ombrée sépia, il ne les respecterait pas pour faire plaisir au directeur, non. Mais...aussi étrange que cela puisse paraître, Lou ne savait pas comment engager la conversation en paraissant banal, oui, puisqu’il ne fallait surtout pas qu’il fasse douter l’insouciant élève non loin de lui pour la simple et bonne raison qu’il voulait jouer, par conséquence, qu’il fallait le mettre en confiance. Une question lui brulait les lèvres, mais il ne la poserait pas, du moins pas tout de suite, qu’était il ce garçon qui avait l’air aussi innocent que lui ? Etait-il ce qu’il méprisait le plus ? Ou bien l’un des rares à pouvoir le comprendre ? Qu’avait-il fait ? Petit, ou grave délit ? Il voulait savoir. Il voulait tout savoir bizarrement de cet étrange garçon qui avait l’air aussi moqueur que lui.

Il ne lui fallut pas longtemps pour qu’il soit déconnecté de la réalité, subjugué par autant d’idioties. Il ne cherchait pas à comprendre, il suivait juste le scénario et mettant son cerveau en mode pause pendant ce court lapse de temps. Yosuke s’était accoudé, son menton posé dans le creux de sa main et se rongeant les ongles par habitude. Peu à peu, il sentait fébrilement l’envie de s’assoupir. C’est fou ça, il tourne trois heures dans son lit et il faut qu’il vienne s’asseoir ici pour en avoir envie. C’est sa caboche qui se foutait de lui ou quoi ? Rien que pour l’énerver, j’en suis sûre. Il ferma doucement ses yeux bicolores.

« Alors, on n’arrive pas à dormir ? »

Sursaut. Un sursaut tellement énorme qu’il faillit se retrouver au sol pour se manger le tapis. D’instinct, ses paupières se relevèrent et il se tourna avec lenteur. Il parlait de film d’horreur il y a quelques minutes ne ? Et bien, c’est la première pensée qui lui passa. Vous savez, cette fameuse scène avec la musique bien flippante et le petit bruit qui intrigue le héro. Bien sûr, quand il se retourne, le monstre est là. Sinon c’est pas marrant.
Raide comme une statue, scannant la pièce telle une photocopieuse avec une feuille, il le remarqua. Là, penché sur le chambrant de l’entrée, Su-chan le sondait du regard. Il n’avait rien du Grudge, de la fille du cercle ( Sadako si sa cervelle ne se trompe pas ) ni d’un vampire… Il était tombé sur le violeur, d’office. Hmpf… Un violeur plus que mignon. Naan mais si il commençait à se méfier de tous les pensionnaires, il n’avait qu’à s’enfermer dans sa chambre et on en parle plus ! Lui, il avait une belle bouille, il pouvait ne pas avoir commis un crime grave. Il a du voler une orange pour sa famille, voilà tout…. Pas vrai ?
Constatant qu’il le fixait peut-être trop intensément, le visage surpris, il rompit le contact visuel et ce, le plus naturellement du monde.

Co-comme tu peux le voir… mais je pourrais te retourner la question, ne ?

« Tu » car Yosuke tutoie directement les gens, simple habitude, que la personne soit plus jeune ou plus âgée. Il a toujours trouvé ça plus amical qu’un « vous » montrant bien la différence entre les deux concernés. « Familier » néanmoins il reste méfiant.
Replongé dans cette magnifique émission qu’est Plus Belle La Vie ou du moins presque, Yosuke ne faisait qu’observer l’écran. Trop tard, ça ne l’intéressait plus maintenant. N’empêche… Quel hasard de se trouver ici, tous les deux ! Enfin, Yosuke n’était pas au courant qu’il l’avait suivi. Son visage était à présent illuminé par son sourire habituel, optant quand même pour que cela reste discret.

« Tu comptes vraiment regarder ces bêtises ? »

« Bêtises » ? Il tiqua. Tout à fait d’accord sur son point de vue. Mais quoi d’autres ? Il arqua un sourcil, le fixant l’air de dire « tu veux regarder quoi à cette heure-ci ? ». Pourtant il jugea bon de garder cette pensée rien que pour lui. Sans qu’il ne s’en aperçoive, l’inconnu s’était installé dans un des fauteuils proche du « sien ». Bon, il n’appréciait pas Plus belle la vie, même pour s’en moquer, dommage. Ca leur aurait fait un tue-le-temps en commun. Il préféra hausser les épaules.

Hn ? Ben ouais… Hmpf… A moins que tu préfères un film porno ?

Yosuke s’empara de la zapette, son pouce appuyant sur l’une des touches. Il trouva directement la chaîne : coup de chance ? Habitude ? Muahahah à vous de voir. A votre avis ? En tout cas, Su souriait, reposant la télécommande sur la table basse. Non pas que ce genre de programme l’intéresse mais bon, il ferait avec. ( Quelle délicatesse, Su-chan … )
Puis il s’étira tel un chat dans toute sa grâce. ( ou pas).

Comme il l’avait pensé, le jeune homme avait sursauté. C’était prévisible, Lewis l’avait même fait exprès, il aimait bien cet effet de surprise, voir le visage terrorisé d’une personne sans n’avoir fait aucun geste qui pourrait porter à croire à un futur méfait, quel délice ! Mais là n’était pas le plus intéressant. Le garçon se retourna lentement pour observer le nouveau venu dans la pièce, heureux de découvrir qu’il n’était pas un de ces stéréotype de film d’horreur, non, mais...les apparences sont parfois trompeuses n’est ce pas ? Lewis était plutôt mignon, voir un minois adorable, quelque peu spécial, puisqu’on ne pouvait éloigner de lui l’idée que quelque chose ne tournait pas rond. Ses yeux exprimaient la conscience de ce monde, il n’était plus innocent depuis quelques années déjà, et pourtant, on pourrait jurer l’inverse.
Un petit sourire mutin fit son apparition, visiblement, Lewis avait rendu curieux son camarade. Il cherchait surement à deviner quel acte il avait bien pu commettre pour se retrouver à Saido Ori, une fois de plus c’était à prévoir. Lou aussi se demandait ce qui avait pu amener son interlocuteur dans un endroit pareil, d’autant plus que, comme lui, il avait l’air docile et presque inoffensif. Etait-ce le cas ? Patience, mourant d’envie tout deux de le savoir, il y en aura bien un qui parlera. Le lien visuel fut rompu naturellement, et avant même que le garçon ne puisse s’en apercevoir, Lewis était déjà assis près de lui.

Il répondit, encore un peu sous le choc et lui retourna la question même. Lewis souleva un sourcil, lui aussi tutoyait les gens, les connaissant ou pas ? Bien, au moins ils étaient dans le même lot, du moins pour ce qui est de leur vision du respect d’autrui. À quoi bon les politesses inutiles ? À rien du tout ! On peut être respectueux sans pour autant devoir immiscer une distance invisible entre les gens.

-De même, je n’arrive pas à trouver le sommeil.

Un petit sourire amusé se dessina lentement tandis que les yeux de Lewis se posèrent sur le téléviseur. Une série télé banal, qui bizarrement avait un succès fou à la plus grande incompréhension de notre petit meurtrier. Il n’avait nullement envie de rester les bras croisé à faire des commentaires stupides sur de tels futilités, mais cela pouvait peut être s’avérer intéressant, ne serait ce que pour savoir ce que dirait le garçon dont...il ne connaissait toujours pas le nom d’ailleurs ! Hm...il demanda autre chose, pour le moment, savoir si marcel avait épousé Josiane et l’avait trompé avec Sophia, ce n’était pas sa priorité. Il demanda alors pourquoi est ce que le garçon aux yeux verrons regardait ça.
Il mit un certain temps avant de répondre, pensant surement à la même chose que lui, il devait être déçu de ne pas pouvoir regarder en paix son feuilleton, à vrai dire, Lewis avait plus l’impression que le garçon allait s’endormir devant la télé que l’idée qu’il était concentré. Il sourit en entendant la réponse, il n’avait pas sa langue dans sa poche apparemment, et ça lui plaisait bien. Instinctivement il avait changé de chaine, et allez savoir si c’était par pure habitude ou bien par coup de chance, il tomba pile poil sur une chaine diffusant ce genre de programme, quelle perspicacité ! Lewis se mordilla la lèvre, un sourire amusé alors que son interlocuteur lui, regardait d’un air blasé. Il croisa les jambes et appuya sa tête dans sa main, le coude appuyé sur l’accoudoir.

-Pourquoi pas, mais je préfère vivre les choses plutôt que de les regarder. Qu’en dis-tu ? Hm...comment est ce que tu t’appelles ?

Finalement impatient, Lou demanda le premier quel était le nom du garçon. Il était plutôt mignon, il avait du caractère, mais...peut être était-il trop imprudent ? Quoi qu’il en soit, Lewis commençait à l’apprécier, mais il ne fallait pas qu’il se fasse de fausses idées, d’autant plus que dans un endroit pareil, même si les amis ou bien la famille bien sur, était nécessaire, il était dangereux d’en avoir, et qui dit qu’ils ne sont pas amis...pour mieux planter un poignard dans le dos de celui qui y croyait vraiment hm ? Peu importe, méfiant comme jamais, Lewis attendit patiemment la réponse. Il ne savait rien, pas même que Yosuke s’était prostitué, mais bizarrement il avait vu juste...coup de chance ? Ou habitude d’analyser les gens ? À vous de voir...
Ce qui était sur, c’est que Lewis, sans faire passer cela pour un viol, chercherait à attirer ce jeune homme aux airs enfantins et innocent à lui, mais...il ne devait plus l’être non plus, quelque soit le crime commis, ce visage d’enfant n’était pas aussi pure que l’on aurait pu le croire, Lewis en était persuadé. Ça lui plaisait bien d’ailleurs, innocent ou pas, il s’en fichait puisque d’office, lui ne l’était plus, alors à quoi bon prendre quelqu’un de blanc comme neige ? Bien sur, sa aurait été plus amusant, mais Lou portait en lui un minimum de valeur. Il ne toucherait jamais à quelqu’un d’innocent, impossible de concevoir le fait de s’attaquer à ceux qui n’ont rien fait pour l’être, en revanche, ici il pouvait s’en donner à cœur joie ! Mais encore fallait-il qu’il sache s’y prendre. Faire souffrir le garçon ? Pour le moment, non, il n’en avait ni l’envie, ni le courage, il voulait le connaitre. Qui sait, peut être qu’il se fera un ami ? Ou...au moins quelque chose dans ces eaux là ?

Lui aussi lui avoua qu’il n’arrivait pas à trouver le sommeil. Peut-être était-il victime d’insomnies comme lui… Il prenait peut-être de la drogue, Yosuke étant bien loin de se douter de l’aversion du jeune homme sur ce sujet. Un collègue peut-être. Mais si c’était pour critiquer son choix de programme télé, il se demandait bien pourquoi Lewis était venu ici, dans le salon… Connu pour ses téléviseurs justement. Etrange Etrange… Mais il ne cherchait pas à comprendre comment ce mec fonctionnait. Ce n’était pas le moment de jouer les enquêteurs. … Il l’avait peut-être remarqué à un détour d’un couloir… Ou alors, il s’était peut-être simplement perdu. Il y avait tellement de possibilité que le plus simple, serait de lui demander. Un bref coup d’œil en sa direction. Pourquoi il était sûr qu’il rirait de sa question ? Le sourire amusé qu’il affichait certainement.

Pour Yosuke, ça avait été clair. Il ne souhaitait pas regarder cette émission donc il avait changé. Il avait pris en compte son avis, lui l’égoïste, c’est une bonne chose… Pour quelque chose de pire selon lui… Il n’y prêtait pas plus d’attention, ailleurs, le son ne chatouillant même pas ses tympans. Ce qu’il se passait ? Aucune idée. Pourtant, il faisait des efforts pour suivre mais… C’est difficile quand on n’en a pas envie.

« Pourquoi pas, mais je préfère vivre les choses plutôt que de les regarder. Qu’en dis-tu ? Hm… Comment est-ce que tu t’appelles ? »

Puis, il avait parlé. Su-chan fronça les sourcils et planta son regard dans le sien. Il semblait peu à peu réaliser le sous-entendu de la phrase. Si toute fois il ne faisait pas des idées. Apparemment, son interlocuteur était direct et c’était un petit peu trop rapide comme approche non ? Rien que pour le plaisir de rigoler, il lui enverra ses honoraires… un jour. C’était à son tour d’arborer une mimique amusée sans pour autant tomber dans la « méchante moquerie ». Yosuke n’est pas quelqu’un d’hautain et qui cherche à rabaisser les autres. Juste… Il n’allait pas le laisser s’approcher si facilement, non ? S’il veut jouer, et bien, ils joueraient ! Même si Yosuke est un très mauvais joueur. Il sait juste mentir sur son passé, à quoi cela va lui servir dans pareil cas ?

… Sérieux ? Tu veux vraiment qu’on entame une discussion sur ta vie sexuelle à trois heures du mat’ ?

C’était vrai non ? Mais s’il y tient, Yosuke est tout ouïe. Il dispose de très bonnes oreilles et d'un bon sens de l'écoute. De plus, il préférait largement discuter avec le bel inconnu que fixer bêtement l’écran. Et ce programme. Même si le sujet de discussion était la vie privée de… Ah oui, il lui avait demandé son nom.

… Yosuke… Et toi ?

Pas la peine de donner son nom de famille, ça ne lui servirait à rien. Ce n’était pas une fierté pour lui de s’appeler « Yosuke Takeda ». S’il avait pu changer, il l’aurait fait ! Ca lui aurait bien évité des ennuis à son arrestation, Su voulait à tout pris ne plus croiser ses parents. Toutefois c’est tellement le bordel que ce n’était même pas la peine de tenter ces fichus procédures.

Maintenant, il voulait en savoir plus sur lui, comme quoi, il avait réussi à attiser sa curiosité. Tout deux méfiants, ils cherchaient à connaître l’autre. Des questions lui brulaient les lèvres, des questions futiles mais importantes pour lui. Tout d’abord… Qu’avait-il fait pour être ici ? Ca va finir par le frustrer. Néanmoins, ça ne le concernait pas, aborder le passé d’une autre personne était une chose délicate, on ne connaît pas les réactions de chacun. Encore plus quand on a rencontré le concerné il y a quelques dizaines de minutes. Maah… Il attendrait… Puisqu’il le faut. Si son impatiente ne le tue pas avant.

Lewis avait avoué ne pas trouver le sommeil, pure logique qui l’avait amené au salon. Bien qu’il ait suivit le garçon se fut plus par curiosité que par ses tendances meurtrières et récidivistes qui l’animent. Il n’avait rien d’autre à faire, tout le monde dormait, ou...presque ? Alors pourquoi ne pas tenir une conversation et faire connaissance avec un nouveau jouet ? Qui sait, le garçon aux yeux verrons pourrait s’avérer bien utile. Encore que, Lewis ne savait pas encore quoi en faire, jouet ? Ami ? Ami...un mot qui lui faisait froid dans le dos, il n’en avait jamais eu un seul à partir du moment où il était venu au Japon. Mais là n’est pas le sujet. Le bel âtre changea de chaine en guise de réponse à la pseudo question de Lou. Celui-ci sourit, plus par exaspération que par surprise, voir de frustration, non, ce n’était pas dans les habitudes de l’anglais. Il lui répondit que peu lui importait, puisqu’en effet, il préférait vivre les choses plutôt que de les voir se faire dans une boite à image sans que sa ne soit réel.

Visiblement, cela semblait intriguer son interlocuteur, un soulèvement de sourcil puis un sourire amusé, mais dans ses yeux, une pointe de méfiance, ce qui n’était pas pour déplaire à Lewis qui ne s’y était pas attendu et qui était plutôt fière d’être tombé sur quelqu’un de...malin ? Du moins, pour ce qu’il en pensait maintenant. Il écarquilla les yeux aux paroles du garçon, c’était assez osé, mais lui aussi l’avait été, quoi que...son camarade l’y avait amené aussi. Passons, il laissa échapper un petit rire, soupirant par la suite. Non, il n’en avait pas envie bien sur, et à ce qui lui avait semblé, ce jeune homme devait être tout aussi dégourdi que lui, tout aussi pervers peut être ? Qui sait, il s’était peut être trouvé le partenaire adéquat...

-Non, à vrai dire en disant que je préférais vivre les choses, je faisais une généralité, je ne parlais pas spécialement de sexe, mais libre à toi de croire ce que tu veux. Pour ce qui est de ma vie sexuelle, je doute que tu apprécie vraiment ce que je risquerais de te raconter, mais qui sait, peut être qu’un jour je t’en dirais plus, si nous venions à devenir plus que des connaissances un jour.

Etrangement, Yosuke semblait presque intéressé par la petite histoire traumatisante qui avait fait de Lewis ce pourquoi il était ici aujourd’hui. C’était une bonne chose à savoir, il était à l’écoute des autres même s’il n’avait pas l’air de se soucier réellement de ceux qui pouvaient l’entourer. Etait-il vraiment intéressé par Lou ? Celui-ci en doutait fort, ou plutôt pensait que sa serait surement passager, étant donné qu’il ne le connaissait pas et que Lewis ne se dévoilait pas aussi facilement. D’autant plus que, peu de personnes arrivaient à apprécier le jeune meurtrier ou à vouloir le connaitre.

Le prénom de son camarade était assez mignon bien qu’il ne l’ai jamais entendu, il trouvait qu’il était plus censé que la plupart des prénoms. Ce fait était peut être du à l’originalité et la sonorité que cela produisait lorsqu’on le prononçait ? Détail insignifiant qui avait néanmoins attisé la curiosité de Lewis, déjà peut être pris au piège par ce curieux personnage.

-Lewis.

Il sourit, attendant que son interlocuteur soit surpris, puisqu’étant au japon et dans une sorte de pensionnat japonais pour les délinquants, son histoire devait lui paraître croustillante et plein de rebondissement. Son prénom anglais devait être le hic, et le déclanchement peut être d’une véritable conversation. Mais attention, il fallait rester méfiant, qui plus est il fallait faire attention à ce qu’il disait, ne voulant pas que sa proie lui échappe. Proie ? Dans quel sens était-ce à présent ? L’anglais ne le savait même plus, ami ? Amant ? Victime ? Il ne s’était pas encore décidé, pour le moment, il avait envie d’apprendre à le connaitre tout comme lui, il en était sur voulait en savoir un peu plus.

Il faut savoir que...Lou ne pose jamais son regard au hasard sur les gens. Peut être au départ, surement même mais son intéressement et sélectif. S’il parle et veut parler, ou bien même vous faire parler, c’est qu’il y a quelque chose derrière, quoi que ce soit, se sera à vous de le dissuader de faire de vous sa proie Comment ? Même lui ne le sait pas. Au fond, peut être que son cœur commande sa curiosité, peut être qu’il ne tue que les gens qui le répugne ou l’agace ? Ceux qu’il ne tuera pas seront chanceux, peu parvienne réellement à s’en faire ne serait ce qu’un allié, pour ne pas dire qu’il est seul mis à part sa sœur bien sur.

-Tu sais, tu n’étais pas obligé de changer, je m’étais juste demandé si tu regardais vraiment. Ce genre de programme à l’air de te déranger, je me trompe ?

Lewis pouvait se tromper, mais au moins il en apprendrait plus sur les gouts du garçon sans même lui avoir véritablement posé de question direct. Discret comme une plume qui tomberait sur de la soie, Lewis avait toutes les chances de pouvoir tromper son camarade d’un soir. D’un soir ? Peut être pas, mais cela, il faudra attendre le dénouement de cette conversation...

Raah il s’était fait avoir comme un crétin. A force de ne penser qu’au sous-entendu, tout ça s’était retourné contre lui. C’était lui le pervers maintenant. Baka. Piètre manipulateur qu’est ce cher Su-chan. Il avait été trop fière de sa répartie… Maintenant il dégringolait bien vite. Son sourit s’effrita, son attitude devenant plus renfrognée. Il croisa ses bras sur son torse, se callant encore plus dans le fauteuil. Quelle idée aussi de vouloir jouer… Tu sais très bien que tu finis toujours par partir bouder dans ton coin Yosu. Il savait très bien qu’il agissait comme un gamin mais c’était plus fort que lui.
On pouvait à peine l’entendre, ses paroles n’étant que de simples murmures à peine audible. Enfin, ceci s’appelant plus « ronchonner dans sa barbe » que « murmurer » si vous voulez mon avis.

Hai hai… mais s’toi le pervers dans l’histoire… j’le sais bien… hmpf

La seconde partie de sa phrase l’intéressa. Ainsi, Yosuke mettrait sa main a coupée que son passé avait avoir avec ce fait. Mais dans quelle circonstance maintenant… Tout ça restait trop vague. Encore une fois, il y avait tellement de possibilités que le plus simple, c’était de demander. Devenir plus que des connaissances ? Su n’était pas contre, malgré tout. Ou alors, c’était sa soif de connaissance ( connaissance moins honorable que de s’intéresser à la science ou au mathématique ) qui pensait à sa place ? Peut-être… Mais dans ce cas, devenir ami dans l’unique but de découvrir son passé, très peu pour lui, trop maigre comme conviction.
Qui vivra verra ! Même si il était persuadé qu’ils finiraient par se recroiser un jour ou l’autre durant leur « internement ». Quand Yosuke se promène, les gens autour de lui, les inconnus, il s’en moque. Mais maintenant qu’ils se sont parlé, il lui prêterait attention et ne l’ignorerait certainement pas. Bien sûr, il ne lui ferait pas la bise en plein couloir, pas encore… Mais un simple salut, un sourire, un geste de la main. Pour le moment, il s’imaginait mal courir vers lui en pleine allée en jacassant un "Louuu-chaaan" pour finir en un câlin. Quoi que ça pourrait être marrant de voir sa réaction. Chiche ?

« Lewis. »

Oww… Tiens donc … Ce n’était pas japonais ça, si ? Ainsi, il n’était pas d’ici… Pourtant, il n’avait pas fait attention à un quelconque accent, dans son japonais. Ou alors, un de ses parents était/est d’origine nippone. Ce mec était une source de questions ! Mais en attendant, Yosuke avait déjà oublié qu’il boudait. La tête légèrement penchée, un doigt porté à ces lèvres… Tout ça, c’était des signes de réfection. Néanmoins, la question lui échappa.

Lewis…C’est de quelle origine ?

Il connaissait déjà une russe. Qui sait, peut-être qu’à la fin de sa peine, il connaîtrait une personne de chaque continent hehe ! .. Baka. Mais Lewis-kun sonnait étrangement. Lewis-chan pareil. Et jamais il ne tenterait « Sama ». Faut pas pousser mémé dans les orties ! Il devrait se maintenir à son prénom, pas de suffixe … Et aucun surnom ne lui venait. Dommage mais il y penserait.

Ce programme ? De quel programme il parle ? Ah ouais ce machin là… Il haussa les épaules pour la seconde fois de la… nuit. Il s’en moquait. Il se moquait de la télé maintenant. Il le préférait Lewis. Mais ça, il ne l’avouera pas… Du moins pas si directement.

Maah… Disons que là… J’ai bien plus envie de parler avec toi que de regarder ça. Ou même autre chose. Et puis, ça doit être fini maintenant, plus belle la vie, ne ! Au fait’ Lewis ! T’es là depuis combien de temps ?

Il prenait un plaisir fou à prononcer son nom, allez savoir pourquoi. Peut-être parce qu’il n’avait jamais eu l’occasion. Saido Ori regorgeait de personnes plus intrigantes les une que les autres.

Lewis sourit, le jeune homme était assez amusant en fin de compte, il s’était renfrogné et bien confortablement installé dans son fauteuil, les bras croisés et le visage enfouie dans son haut de pyjama. Lou ne préféra rien dire, trouvant cela mignon, bien qu’un peu stupide sur les bords puisqu’il n’avait pas l’air si jeune pour pouvoir se donner à ce genre d’enfantillage. Il marmonna quelque chose que le meurtrier ne compris pas, mais cela ne le dérangea pas plus que cela, après tout, peu importe, il devait surement avoir raison de bouder !

Le garçon tendis l’oreille lorsque Lewis parla de son passé, du moins d’une manière assez alléchante puisqu’il n’avait rien révélé mais en n’en ayant suffisamment dit pour mettre l’eau à la bouche de quiconque. Cela lui arracha un petit sourire discret, les yeux fermé et la tête toujours appuyé dans sa main. Le son de la télévision le dérangea quelque peu, il leva ses yeux sombres et magnifiquement bleus sur Yosuke. C’est vrai, il ne lui avait pas encore dit son prénom. Amusant comme situation non ? Sans le vouloir Lewis tissait des liens à une heure avancée de la nuit, avec un étrange garçon qui avait tout à fait le profil de ceux qui se faisait remarquer plus qu’autre chose, en somme quelqu’un qui est tout à fait son opposé. Etait-ce mal ? Généralement, les contraires s’attirent, mais qui se ressemblent s’assemblent non ? C’est à voir.

Lou se fichait pas mal de savoir ce qui adviendrait de leur petite discussion le lendemain, bien qu’il préfère ne pas se faire sauter dessus dans les couloirs, il est bien évident que le jeune homme manque d’affection…hm, après s’être séparé de sa sœur, sans nouvelles de son père et sa mère le laissant à l’abandon, quoi de mieux qu’un peu de réconfort dans une école réservé à des étudiants tous aussi fêlés les uns que les autres, aux profils divers est varier, passant du meurtrier au petit voleur…
Et lui ? Qui était-il parmi ces cas ? Est-ce qu’il était comme lui ? Les apparences sont parfois trompeuses et sous ces airs d’enfant, Yosuke était-il un meurtrier ? Ou peut être un de ces drogués qu’il détestait tant ? Sa sœur en faisait partie, et ce n’est pas faute de lui avoir dit dans ses lettres même…si elle ne lui répondait pas.

Lewis finit par cracher le morceau, il aimait faire languir les gens voir à quel point ils étaient capable d’attendre, ou même de redemander tant leur impatience était grande. Il laissa le doute planer un instant, son prénom ne devait rien lui dire, et ça se voyait, il était concentré, mais pas sur la télé ni ce qu’il s’y passait, non, qu’était ce nom ? D’où venait-il ? Lou sourit, attendant qu’il pose la question pour enfin lui répondre en prenant encore une fois tout son temps, s’étirant d’abord, puis s’installant confortablement dans le vieux fauteuil tout en croisant de nouveau ses jambes. Il fixa son interlocuteur avec un semi sourire comme à son habitude, signe qu’il le faisait attendre.

-Au risque de te décevoir, je suis anglais, mais aussi japonais.

Cela devait être étrange et nouveau, peut être même excitant pour le garçon de se faire un ami au nom anglais et aux origines anglaises et japonaises. C’était amusant pour Lou, d’ailleurs, il n’aimait pas qu’on l’appelle Lewis, alors autant lui dire tout de suite, mais patience, il ne faut pas qu’on remarque qu’il « préfère » une certaine appellation, des petits malin pourrait très vite lui faire perdre son sang froid à s’amuser à l’appeler Lewis, ce qui serait au passage très mauvais pour eux.

-Hm…généralement, on m’appelle Lou, c’est plus court, et c’est un peu plus conforme ici, d’autant que la prononciation est plus facile n’est ce pas ?

Il sourit une nouvelle fois, cette fois ci de toute ses dents, allez donc savoir pourquoi, sa lui prenait de temps en temps de rire franchement, mais ces moments là étaient rares. La nuit peut être ? La fatigue peut avoir cet effet la sur lui ? Qui sait. Quoi qu’il en soit, la télévision commençait à le déranger, ses traits se durcirent, son visage se referma et ses pupilles devinrent plus sombre. S’il ne se forçait pas à avoir un ton doux et des traits un tant soit peu plus calme, Lou aurait pu paraitre menaçant. Pourquoi ce changement subit de comportement ? Des cris, voila tout, il s’agissait de deux hommes à la télévision, non pas que cela dérange le jeune anglais, mais…ses propres cris raisonnait dans sa tête ainsi que les rires à vous glacer l’échine de « ses » violeurs. Même s’il s’était vengé, il n’en reste pas moins quelques séquelles, de grave traumatisme, également des meurtres. Que c’était regrettable qu’il n’ait jamais consulté ! Pauvres fous, ils les auraient tous fait tourné en bourrique. Ils sont tous fou pratiquement, et lui ne l’est pas.

Il sortit de sa transe grâce à la voix de Yosuke, lui disant qu’il se fichait de savoir ce qu’il se passait. Aussitôt dis, aussitôt fait, Lewis se saisit de la télécommande posée sur la table basse et éteignit lentement la télévision. Un sourire calme et posé de sa part.

-Bien, alors parlons, moi non plus je n’ai pas envie de regarder ce genre de chose. Je suis ici depuis…quelques années déjà. 3 ans, bientôt 4. Et toi, depuis combien de temps es tu ici ?

Lou appuya son menton sur son point se penchant un peu, faisant mine d’être intéressé, après tout, il ne le connaissait pas, et quelque soit son crime, même le plus stupide, même le plus vil, il s’en fichait, ici, ils étaient tous pareil. Ils étaient tous des êtres humains, détruit par certaines choses, ou bien devenu monstre…

*et toi Yosuke Takeda, quoi es tu ? Je veux le savoir plus que quiconque, car prend garde à toi si tu ne me le dis pas, je te traquerais, j’aime que l’on me résister pour pouvoir me donner à la tache de te faire parler…par n’importe quels moyens…*

La patience n’est et ne sera jamais une de ses vertus. Ce qui n’était pas le cas de son vis-à-vis qui prenait un malin plaisir à prendre son temps. Ou alors il ne faisait pas exprès ? En tout cas, Yosuke détestait ça. Il venait de lui poser une question… Ne connaît-il pas le tac au tac ? Si entre chaque réponse et question ils devaient laisser quelques minutes s’écouler… Eh bien demain, ni l’un ni l’autre ne saurait ce que l’autre a fait pour être ici. De toute façon, Su n’était plus sur de vouloir savoir. Enfin si mais, plutôt, il n’était pas certain qu’il veuille lui répondre… Puis mince, depuis quand tu juges les gens sur leurs crimes Su ! Il n’y a pas que ton impatience qui te tuera, c’est moi qui te le dis. Tout ça pour dire.. que mon schtroumpf (surnom accordé pour ses tifs) était pendu à ses lèvres qu’il étirait maintenant en un petit sourire, le regardant fixement bouger de position en arquant un sourcil comme pour marquer une nouvelle fois son impatience.

Anglais et japonais hn ? C’est loin de le décevoir, non non. Ce n’est pas ça qui va atténuer son envie de le connaître. Pour seul réponse, il hocha vaguement la tête, son éternel sourire placardé sur ses lèvres. Que lui dire de toute manière ? Yosu a une langue assez longue, il aurait bien pu parler, dire une broutille tel « haan classe moi je suis que japonais ! » Mais non. Va savoir pourquoi. Ne pas le faire fuir peut-être ?
Donc… Il préférait « Lou ». Kawaii desu ! Franchement, il n’y aurait jamais pensé… Qui avait bien pu lui trouver ce surnom ? Arg, une nouvelle question sans réponse, une de plus dans le panier. Bon, il ne lui ferait pas dire deux fois, Yosuke aimait les surnoms, plus familier, plus… Plus lui !

Maah…Va pour Lou-chan alors !

Il s’était autorisé le « chan », que ça lui plaise… ou non ! Maha. Il si ferait, le petit Lou, hn ! Et le voir sourire de cette façon... Le rendait un peu plus heureux ? Il avait l’impression de se rapprocher de lui, un peu. Ou alors il se moquait de lui et de sa prononciation. Néanmoins, il ne comprit pas ce changement… Il avait fait un pas vers lui et cinq pas en arrière. Son visage s’était assombri… Mais ce crétin était loin de se douter pourquoi ni même de l’élément déclencheur : les cris, la télévision, ce programme. Un vieux démon du passé devait lui rendre visite. Car le passé aime vous rappeler qu’il vous colle à la peau, se manifestant à la moindre petite occasion. Faites comme lui, prenez de la drogue, la vie sera beaucoup plus facile… Peut-être pas pour la descente mais ça vaut le coup. Ainsi Yosuke ne lui poserait pas de question, il connaissait certaine … barrière à ne pas franchir. Il poursuivit alors, sage décision ~

Aussitôt il avait terminé sa phrase, aussitôt lui, s’était penché pour récupérer la télécommande, éteignant le téléviseur. Serait-ce ça qui l’énervait ? Ou alors il avait un problème contre la relation entre deux hommes ? Oui, il y avait prété attention, un peu. Assez pour reconnaître deux corps masculin dirons-nous. Houla, Yosu s’aventure sur une fausse piste. Mais piste qui le réconfortait sur un point.

Ses yeux s’agrandirent, ne s’attendant pas à… ce nombre d’année visiblement. Trois années… Presque quatre entre ses murs. Comment faisait-il ? Ou plutôt… Mais c’était quoi son crime bordel ? Il n’avait peut-être pas du voler une orange finalement… Le carton ?

Hee… Si longtemps ! Dire que moi je me plaignais heh… Un peu plus d’un an dans cet enfer, hai hai… ! Mais tu ne te fais pas trop chier, hn ? Maah tu dois connaître pas mal de gens. C’est d’ailleurs étonnant qu’on ne se soit jamais rencontré. P’t’être croisé ?

Il était marrant de comparer leur façon de parler. De les comparer tout court. Lou paraissait bien plus poli, plus calme… Plus patient. Quant à Yosuke… Disons qu’il s’exprimait trop facilement, écorchant certains mots pour les raccourcir, et rajoutait des « he » « han » « maah » « ne » quand il le pouvait. Il passa distraitement sa main dans ses cheveux, cherchant vaguement son visage qu’il aurait pu avoir déjà aperçu. Néanmoins, ses pertes de « mémoires » n’aidaient pas. Aah faut savoir faire des sacrifices ! C’était le prix à payer pour les quelques heures d’extase… Mais quelles heures ! En manque, il offrirait même son bras. Il secoua la tête négativement, se répondant à lui-même, ses yeux bicolores se plissant, le rendant encore plus … Bah idiot disons-le.

Lewis adorait faire languir ses proies, ou du moins peut être futures victime ? Rien n’était sûr encore. Il avait su captiver le petit homme aux cheveux bleus en un temps record, enfin…pour lui ce n’en était pas un, mais peu importe, il en avait tellement l’habitude que cela l’ennuyait presque. Il prenait bien soin de ne pas mâcher ses mots et de mettre des temps de pose entre chaque phrase. Il le voyait d’ici, le jeune homme en avait légèrement marre, il voulait le connaitre et qui sait, peut être en apprendre un peu plus sur lui tendrait à le rendre plus…ouvert sur sa propre existence ? C’est ce qu’il espérait. Lou était loin de se douter que le garçon qui se tenait devant lui était quasiment son inverse. En effet, lui s’était fait violer, l’autre avait choisi de se prostituer. Alors Lou ? Comment réagiras-tu ? Perdras-tu ton sang froid ? Ou bien au contraire est ce que tu chercheras la raison qui cache le « pourquoi » Yosuke a suivi cette voie là ?

Finalement, le Loup lui révéla ses origines dans un murmure. Il sourit légèrement, puis finalement reprit son calme attendant la réponse de son « ami ». Il savait pertinemment qu’il ne l’avait pas déçu, c’était plutôt le contraire, il lui avait mis l’eau à la bouche. Mais, la suite de l’histoire n’étant pas des plus glorieuse et risquant même d’attirer ce regard horrifié qu’il haïssait tant, Lou ne la révèlerait pas. Il n’aime pas mentir, mais disons qu’il finira par demander d’abord une sorte de compensation, si Yosuke lui racontait sa vie dans les moindres détails même les moins valorisant…alors Lou ferait pareil.
Vint ensuite le sourire de Yosuke qui fit détourner le regard du petit homme aux yeux bleus, il n’aimait pas sentir son cœur battre plus fort, c’était la première fois. Seule sa sœur avait jusqu’ici réussit à le faire battre ainsi, mais visiblement quelqu’un allait peut être l’égaler dans ce domaine ? Pourquoi ? Lou se dégoutait lui-même, il ne savait pas, alors qu’il savait toujours. Mais c’est tout à fait normal cher Lou, tu ne connais pas…ce sentiment que l’on appelle « amour » ces êtres normaux que tu crois fous eux le connaissent, qu’en dis tu ?

Lou s’assombrit, il se rappelait son passé, le côté sombre, celui qui avait brisé à tout jamais l’âme de l’enfant qu’il était. 3…morts, 3 personnes qui lui avaient fait du mal, et la 4ème personne, sa mère. Elle lui manquait quelque fois, non pas l’alcoolique, mais la mère qu’il avait eut, et ce père aimant…ce couple…sa sœur également. Il chassa bien vite ces idées noires de sa tête, reprenant une conversation, bien que mal à l’aise. La télécommande le narguait sur la table basse, c’est ainsi qu’il s’en saisit calmement pour mettre fin à ses supplices…enfin ! Il souffla, sans pour autant que Yosuke ne l’entende. Son cœur se calma, cherchant les yeux de celui qui l’avait troublé un instant. Etait-ce réellement la télévision qui t’avais gêné mon loup ? Ou bien est ce Yosuke qui t’as mis dans cet état ? Tu as eu peur avoue le…ou bien tu n’as simplement pas l’habitude d’un regard amical sur toi n’est ce pas ?

Celui-ci posa une question, contribuant donc à ce qu’il se détende. Etrange, Yosuke n’avait pas l’air méchant, du moins il n’avait pas l’air de se genre de personne qui se souci des autres, mais vous savez ce qu’on dit…les apparences sont parfois trompeuses mais…en revanche, les gens peuvent changer, car…voyez vous, sur cette terre, la seule chose qui soit constante, c’est le changement. Lou prit un moment avant de répondre, comme pour pouvoir se remettre dans l’ambiance. Il sourit en voyant le visage du jeune homme, les yeux s’agrandissant et la bouche s’entrouvrant. Quel joli spectacle ! Tout à coup le visage de Yosuke lui rappela quelque chose, en fait, ils étaient du même niveau...amusant non ? Quelle coïncidence ! Oh, il n’avait pas du commettre un crime aussi lourd que le sien, non il avait du être prit sur le fait de quelque chose…allez donc savoir quoi. Curieux comme jamais il ne l’avait été, Lewis se mordit la lèvre tout en fixant Yosuke, bien qu’en réalité il soit plongé dans ses réflexions, cherchant ce qu’il avait bien pu faire pour se retrouver ici.

-Bien, en fait non, c’est assez dangereux de parler ici, on est jamais vraiment libre de nos actes, mais peu importe on s’y habitue, il suffit de se dire que la sentence est bientôt terminée ! Hm, on a du se croiser, surement même, si tu es un élève de la classe B.

Il lui sourit, non il ne lui dirait rien d’autre. Pourquoi ? Il n’avait qu’à juste attendre que Yosuke parle, puisque celui-ci aimait visiblement bien parler. Avec un peu de chance, ces deux là finirait bien par s’entendre, le début de la véritable conversation qui les intéressait tout deux allait pouvoir…s’instaurer ? À vrai dire, Lou mourrait d’envie que sa soit le cas, mais il était patient, enfin…peut être plus maintenant, en tout cas il ne dirait rien lui…il attendrait que Yosuke le fasse. C’était tellement plus amusant et sécurisant pour lui ! Hm…aussi, quelque chose le dérangeait, le fait qu’ils étaient seuls ainsi. Il aurait bien voulu voir la réaction du garçon aux cheveux bleus s’il l’avait embrassé ! Ne serait ce que pour savoir…s’il était de ce genre de personne et avait commis ce genre de crimes…mais peut être te caches tu la vérité Lewis, peut être bien même que tu aurais voulu réellement connaitre le gout de ses lèvres en un tendre baisé…

Quatre années, c’était long pour un gosse, non ? Il a ainsi tout le loisir de se repentir, enfermé entre ces quatre murs, observés par les surveillants, appelés chez le directeur pour un soit disant problème « administratif ». D’ailleurs, y était-il passé, lui aussi ? Dans ce bureau où l’on n’y entre plus pour se dévêtir que pour remplir un quelconque papier. Brr, un frisson… Mais ce n’est pas le moment de parler de cette chère serpillière blonde. On parle de Saido Ori en général. Cet enfer. Comme un oiseau emprisonné dans une cage. Oh bien sûr… Les portes sont ouvertes, on entre on sort histoire de prendre l’air. Mais est-ce que ça suffit pour changer une personne ? Pour qu’à la fin de sa peine, elle soit devenue plus… ou moins… Un habitant comme un autre ? Ce pensionnat dit de la seconde chance, Yosu, lui, n’y croyait pas. Tout au long de ses un an d’emprisonnement , rien n’avait changé dans son comportement, il reprendrait sa vie d’avant, il en était certain. Tout ce que lui avait apporté Saido, c’était de nouvelles connaissances, qu’il ne reverrait peut-être jamais de sa vie. Tout comme lui… « Lewis ». Si tel était son vrai prénom d’ailleurs. Cet étrange bonhomme assit face à lui l’ayant rejoint dans ce salon pour une raison tout à fait inconnue et au passé qu’il l’intriguait plus que tout au monde. En un an, ils s’étaient enfin rencontrés… A quand daterai le prochaine rencontre ? Il se le demande tiens… Comme beaucoup d’autres choses. Ce mec, à croire qu’il aimait être mystérieux. Donner un peu d’information pour allécher son interlocuteur et le voir se torturer l’esprit afin de découvrir son passé. Boon, il se trompait peut-être mais… Merde, pourquoi il tombait dans son jeu alors ? Pour son joli minois ? Parce que quitte à attendre ses réponses avec impatience, il parlait « facilement » avec lui ? Néanmoins, le fait qu’il ne sache rien de sa vie l’embêtait. Et dans l’histoire, il devait être le seul, son vis-à-vis ne semblant pas curieux à propos de lui. Il lui avait répondu après quelques minutes d’écarts, pour ne pas changer, et il n’avait pas relancé « un nouveau sujet ». Ainsi, il l’ennuyait ? Hmpf…

Yosuke n’a jamais su analysé une situation, la preuve. Il se gourait complètement, s’enfonçant le doigt dans l’œil jusqu’à toucher sa cervelle de poisson rouge. Mais bon, ça, on ne va pas lui dire, hn. Lewis était donc sûr qu’ils s’étaient déjà rencontrés. Bon ben s’il le pense aussi, c’est que cela devait être vrai. Et il apprit qu’il était également dans la classe B par la même occasion. Pour le peu que Yosuke allait en cours, oui, il était possible que ce soit à ce moment là. Une nouvelle information qui le réjouit toute fois… Pourquoi ? Il ne chercha pas à comprendre, déjà entraient de répondre. Il l’aurait bien imité dans « Je laisse du temps entre chaque réponse pour t’énerver » mais… Non, tac-au-tac habituel qui prend le dessus.

On est dans la même classe alors ! Tu as quel âge Lou-chan ?

Ainsi, Yosuke avait pour lourde tâche de lancer une nouvelle discussion. Une occasion en or pour lancer THE sujet. Vous savez, le crime. Eh, ca les tourmente depuis leur rencontre et il faudrait bien aborder la question un jour… En plus, Lewis ne semblait pas vouloir commencer le premier, il devait attendre que ce soit lui qui pose la question ? Ou alors il n’en avait strictement rien à faire ? Tant pis pour lui, que l’intérêt ne soit pas partagé, ça ne changeait rien à la situation. Il voulait savoir. Maintenant. C’était plus que vital. Il te suffit d’ouvrir la bouche et de laisser échapper tes pensées, comme tu le fais souvent Yosu… Mais non, à la place de foncer droit devant comme tu le fais d’habitude, tu te mordilles la lèvre comme une collégienne sur le point de se confesser ! Baka ! Décide-toi maintenant… Ce qu’il fait, entrouvrant la bouche, peu sûr de lui. C’était simple à prononcer non ? « Comment t’es arrivé ici ? »

Ne… Tu aimes les t’chips ?

Plus idiot, tu crèves. A quoi il joue ? Eh bien, Mooonsieur Lewis ne désire pas aborder le sujet ? Très bien ! Lui non plus. Bon, okay, il en mourait d’envie. Mais il ne voyait pas pourquoi c’était à LUI d’amener CE sujet. Qui des deux craquera en premier ? Sûrement Yosuke. Quoi, c’est vrai non ? Si Lewis avait l’intention de poser la question, il l’aurait fait bien avant, vous ne croyez pas ? Bon, après tout, allez savoir ce qu’il se passe dans la tête de l’anglais maintenant… Se traitant mentalement d'abruti, il poursuivit presque aussitôt, aggravant son cas ?

Enfin... c’est pas ce que je voulais dire mais… Eto… Tu as connu l’ancien directeur alors ! Plus sympa que l’actuel, hn…

Décidément, il séchait pour une fois. Il s’aventure même sur ce fameux directeur. Mon pauvre Yosu serait fatigué ou troublé ? Pff allez savoir. Il est quelle heure tiens ?

Cela la semblait avoir surpris Yosuke. Oui, quatre année dans cet enfer, mais à la fin on s’y fait. Peut-être avait-il compris que Lou n’était pas si innocent et pure qu’il en avait l’air. Quand on regarde bien, il avait été pénard à Saido Ori, les repas, le logis, les cours étaient compris et cela pour purger une peine de quelques années, pas d’argent ! Peut-être celui de son père, mais sa il s’en fichait royalement, lui ne déverserait pas un seul sou pour secourir ce pauvre ignare...cet immonde personnage qui avait ruiné sa vie et causé le malheur de sa famille toute entière. Pour revenir à cet établissement, bien sur les débuts furent difficile. De temps en temps des cris, il y eu même un meurtre...et puis aujourd’hui ce directeur. Rare étaient ceux qui n’avait pas fait un tour dans son bureau pour passer sous la table ou...pour se dévêtir tout simplement et s’adonner à des œuvres malsaines que nul ne peut arrêter. Ce devait être plaisant d’avoir les avantages de la direction en plus de ceux que l’on se donne en tant que criminels...

A quoi bon établir un école comme celle-ci, si le directeur est pire que les élèves ? Peu lui importait, maintenant, lui avait ses repères, il savait à qui ou presque, il pouvait parler, et quand est ce qu’il fallait parler. L’exemple de Yosuke lui plaisait beaucoup, peut-être tout simplement parce qu’il ressemblait à un enfant, malgré les souffrances qui doivent peser sur son cœur, sinon il ne se serait jamais retrouvé ici et ce, même s’il ne veut pas avouer qu’il a mal...Lewis était quasiment certain que c’était le cas. Il aimait le faire attendre ne serait-ce que pour le voir bouder ? Lewis, ne serais-tu pas en train de tomber amoureux ? Il se surprit à le contempler un semi sourire sur le visage, les yeux fixés sur lui et pour une fois n’exprimant rien d’autre qu’un simple sourire amical. Il se reprit, écarquillant les yeux et toussant légèrement tout en regardant ses mains pour reprendre un air calme et imperturbable. Visiblement, Lou avait gagné, il devait s’en vouloir d’être curieux à présent, mais pour ne pas trop le faire attendre, Lou lui répondrait plus vite.

Pour le peu de fois où il avait dû voir une tignasse bleutée, Lou s’était dit qu’il s’agissait d’un excentrique et qu’il déguerpirait bien vite...est-ce que ça sera le cas à la fin de l’année ? Le jeune anglais soupira, non, il ne le laisserait pas partir. Ce n’était certes, pas à lui de choisir, mais il voulait le connaitre. Allez donc savoir pourquoi, lui-même ne le savait pas ! C’était amusant de le voir ainsi perturbé par un simple garçon qu’il venait tout juste de rencontrer...ça ne lui était jamais arrivé ! Bien, bien, une mine un peu frustrée mais tentant tant bien que mal de le cacher, Lou sourit légèrement, oui ils étaient donc dans la même classe et ce n’était pas pour lui déplaire. Enfin, il espérait le voir un peu plus souvent ! Ne serait-ce que le voir, se serait suffisant. Il rougit légèrement à cette pensée, espérant que l’on ne lui fasse pas la remarque, et écouta la nouvelle interrogation de Yosuke. Il lui répondit cette fois ci plus rapidement ! ça devenait lassant de le faire attendre aussi bien pour lui que pour son interlocuteur.

-17 ans, bientôt 18, et toi ? Tu as quel âge ?

Lou sourit, attendant patiemment, mais il était en même temps tiraillé, aimer ou ne pas aimer ? Tenter ou ne pas tenter ? Lui, ou l’autre ? Qui des deux se lancerait le premier ? Cette sensation était-elle réciproque ? Lou avait pour la première fois depuis quelques années déjà, peur de se prendre une méga raclée sentimentale. Lui qui avait tant besoin d’amour même si l’on ne le voyait pas, lui qui était si...seul malgré le fait que sa sœur vienne de débarquer. D’ailleurs...comment le prendrait-elle ? Finalement, une question lui brulait les lèvres surement autant qu’ à Yosuke. Quel crime ? Yosuke ne semblait pas vouloir le lui demander...ce n’était plus important aujourd’hui. Il avait juste envie de tester quelque chose. Qui sait...peut-être plus tard ! Il écoutant attentivement la phrase qui à la base avait l’air pleine de volonté, de courage, de détermination et de sérieux et qui finalement n’était que simple...et amusante au point d’en faire rire Lou discrètement. Il essuya une larme au coin d’un de ses yeux et reprit son calme en soupirant.

-Oui, j’aime les chips. Je suppose que c’est aussi ton cas. Désolé si j’ai ri, je ne m’y étais pas attendu, d’autant plus que tu avais l’air si...sérieux !

Visiblement il l’avait énervé, c’était amusant, tous deux voulaient la même chose, mais chacun poussait l’autre à dire ce qu’il voulait entendre et aucun d’eux ne voulait le dire justement. Lou soupira, ils finiraient bien par craquer, peu importe qui était celui qui poserait la question. Une nouvelle fois le garçon aux cheveux bleus reprit la parole pour dire quelque chose d’un peu plus censé et surtout un sujet un peu plus...tendu dirons-nous. Lewis en avait même était marqué. Il lui répondit donc en fixant un point inexistant sur la table basse.

-Oui, il est sûr qu’il était beaucoup plus sympathique, lui ne violait pas les élèves au moins. Quel dommage que le directeur actuel soit pire que les élèves, mais ça, encore sa reste à prouver, certaines personnes sont plus...viles que d’autre, quel que soit la raison qui les pousse à être ainsi. Yosuke...es-tu déjà allé chez le directeur ?

Lou était sérieux et il avait emprisonné le regard de Yosu dans ses yeux bleus. Il n’était pas hostile, pour une fois il était calme et ne cherchait rien d’autre qu’à connaitre la réponse, sans même vouloir réfléchir sur celle-ci. Avant même que Yosuke ne réponde, il s’approcha lentement du visage du garçon. Lou était étrange, il n’avait pas coutume d’agir ainsi et peut être par une volonté plus fort que la sienne, son corps s’était mis à bouger de lui-même ? Mensonge ! Le désir pousse à bien des choses...
C’est ainsi qu’en parlant dans un murmure presque...jusqu’à finir par ne plus dire un mot...de plus en plus bas...

-Yosuke...est-ce que...tu as...déjà apprécier...d’autres personnes de ce pensionnat...sans les avoir connu avant ?

À mesure qu’il avait parlé, son cœur avait raté quelques battements, il avait avancé son visage au point de frôler avec son nez celui de Yosuke, puis finalement avait déposer ses lèvres sur celle du garçon avant même que Yosuke n’est le temps de réagir. Lorsqu’il se rendit compte de ce qu’il faisait, Lou se leva d’un bon, complètement désarçonné, Il avait laissé entrer ouverte la porte de son cœur...et s’était fait avoir comme un bleu, maintenant le doute s’était installé en lui. D’un côté c’était tellement agréable...de l’autre, c’était tellement dangereux...
Rester ou ne pas rester ? Lou avait honte. Il ne savait pas quoi faire. Yosuke...que ressens-tu pour le loup que tu avais tenté de comprendre ? Le comprends-tu maintenant ? Veux-tu le connaitre ? Prend garde si tu lui fais mal il te le rendra...alors...es-tu prêt à faire le choix qui changera à jamais ton destin ?

Un court instant…Un infime instant, Yosuke crut apercevoir un sourire bien plus chaleureux que les autres. Toujours ce semi-sourire, certes… Mais il paraissait… Moins froid. Néanmoins, il devait sûrement divaguer, la pièce était légèrement plongée dans l’obscurité, de quoi ne pas être certain de ce que l’on voit. Pouvait-il réellement se fier à ses yeux dans cette situation… ? Et puis il toussa doucement, et l’illusion éphémère de ce sourire s’évapora. Oui, ce ne devait pas être le cas… Je crois. Il prit le temps d’analyser son visage calme comme cherchant à nouveau ce même sourire. Trop tard, il avait disparu. Yosu soupira doucement en constatant qu’il avait bel et bien imaginé, et fut étonné de constater la rapidité dont Lou fut preuve en lui répondant. Ca le surprit, après autant de fois à attendre impatiemment, à froncer les sourcils. Un sourire réjoui pour la peine, en aurait-il marre lui aussi ? Ou était-il devenu curieux tout à coup ? Il s’était sûrement lasser de son propre jeu et tant mieux, c’était pas plus mal.

Bientôt la majorité alors… Ils avaient déjà plusieurs points communs tous les deux, des petits mais non négligeables. Même classe, même logement ( Saido Ori en l’occurrence ), problèmes avec la justice, même âge… Mais si lui était plus proche de ses dix-huit ans, Yosuke ne les avait fêtés que ce trois juillet, il y a deux mois bientôt. En moins d’un an d’écart, ils étaient venus au monde, dans des pays forts éloignés. Qui aurait pu prédire ceci ? Comme quoi, le destin faisait étrangement les choses… Mais soit, dix-sept ans, c’est un âge vraiment bizarre. Un âge de transition entre l’adolescence et la maturité d’un adulte. Bien trop jeune et déjà enfoncer dans les ténèbres. Dans cette merde qu’est sa vie.

Han ! On a aussi le même âge… 17 ans ! Mais depuis peu...

Par la suite, il s’était dégonflé à aborder la question. Mais de là à rire de lui… Ce n’était pas sympa ! Une moue boudeuse fit son apparition sur son visage d’enfant, rechignant en silence le temps qu’il se reprenne. Si son sujet ne lui plaisait pas, il n’avait qu’à rajouter lui-même une question, pfeu ! Il est bien plus facile de critiquer. D’accord, son sujet était puéril. Mais en même temps… C’était la première fois qu’il l’entendait. « Son rire ». Celui de Lewis. Partagé entre deux états d’esprit, il fut sorti de ses pensées lorsqu’il lui répondit en essuyant une larme au coin de ses yeux… Il ne lui en voulait déjà plus.

J’aime les chips, bien sûr !… Hai hai. Mais peut-être parce que c’est un sujet sérieux, ne ? Les chips sont très importantes dans notre quotidien.

« Important »… Pas si sûr mais si ça te fait plaisir mon Yosu. Il n’allait pas lui avouer sa véritable question. Par contre, en voulant se rattraper dans des paroles un peu plus sérieuses…Il n’était pas certain qu’il ait fait le bon choix. Tout le monde connaît les activités de la direction, Lewis y comprit. Et il avait bien raison en disant qu’il était pire que ces élèves… Que la majorité de ses élèves. Ce qui rendait ce pensionnat encore plus ridicule ! C’était leur punition ? Il espérait secrètement bientôt partir d’ici. Oui, c’était peut-être le luxe par rapport à sa vie qui l’attendait dehors mais au moins, on ne se fait pas harceler. Quoi que dans son cas, ça revenait au même en étant payer en plus. Parfois, il en avait assez. Parfois, il était près à faire ses valises et se tirer d’ici. Heureusement, Rei était là, dans la même galère, ils se soutenaient.

Pour en revenir à la question… Il ne savait pas quoi lui répondre. Dans les détails, vaguement… Il avait de suite compris le sous-entendu. Car quand on entre, c’est d’office pour quelque chose. On ne ressort pas sans donner une compensation au directeur. Ou que très rarement dans ce cas. Que lui répondre… « Presque » ? A chaque fois, il trouvait un moyen de se faufiler. Mais combien de temps encore ? Avant de se retrouver dans « ce » bureau. Ce manège ne durerait pas éternellement et un jour ou l’autre… Ca serait son tour. Un frisson le parcourut, s’imaginant la scène… Son sourire, ses mains sur sa peau… Non, il ne préférerait pas y penser. Ca n’arriverait pas ! Son sourire avait perdu de son éclat bien que toujours présent, ne pouvant plus se détacher de ses yeux. Mais avant même qu’il ne réponde, Lou se déplaçait, se rapprochant de lui. Il en profita pour répondre, une lueur d’incompréhension dans les yeux.

Disons … qu’il aimerait bien. Il t’a déjà fait entrer toi?

Il utilisait le même sous-entendu. C’était assez clair. On ne pouvait qu’être clair sur ce sujet de toute façon. Dans son fort intérieur, il espérait que non… Même si il se moquait souvent du malheur des autres, il ne souhaitait ça à personne… Presque personne.

Au fur et à mesure, son visage se rapprochait du sien, ses contours se dessinant plus nettement. Pourquoi ? Son cœur s’accéléra sans trop savoir répondre. Cette proximité le gênait, pourtant il ne montrait aucun mouvement de recule. Yosuke le regardait juste avancer, son sourire s’effaçant peu à peu en se demandant ses intentions. Et puis il ouvrit la bouche, les yeux du japonais s’agrandissant à mesure où tout lui monta au cerveau. Il l’appréciait ? Il bloqua sur ce mot mais à peine se lançait-il dans ses pensées que leurs nez se frôlèrent. Ils étaient…Trop…Non très proches. Su retint sa respiration tandis que les lèvres de Lewis se posèrent sur les siennes. Il n’eut pas même l’intelligence de fermer les yeux sur le moment. Le repousser ? Répondre ? Rester statufier comme maintenant ? On ne le saura jamais… Mais qu’aurais-tu fais, Yosuke ? Ca t’a plus, non ? Tu n’en voudrais … Encore ? Encore plus ?

Il ne lui avait pas même laissé le temps, se relevant d’un bon comme réalisant ce qu’il venait de faire. Il regrettait ? Ou alors il avait peur de sa réaction. De son côté, Yosuke ne bougeait pas, réalisant encore la scène. Lewis l’avait embrassé. Il l’avait… Embrassé. Il… Roh bon ça va hein ! T’as déjà embrassé d’autres personnes dans ta vie, fais pas le choquer ! Mais tu sais mon Yosu, plus tu attends, plus tu le tortures, le pauvre Loup…Le silence pesait l’atmosphère mais il se décida finalement, prenant doucement son poignet pour éviter qu’il ne parte.

Attends ! … hm… Lewis…

Il avait levé la voix, à la limite de crier. C’était bien beau tout ça, une jolie scène pleine de romantisme mais… Et maintenant ? Tu comptes faire quoi ? Te jeter dans ses bras ? Qu’est-ce que tout ça signifiait pour toi ? Oui, il t’attirait… Mais et lui ? C’était suffisant pour parler d’amour ? Pouvait-il avoir confiance en un inconnu ? Tu ne sais rien de lui. Okay, l’idée qu’il te viole ici, dans ce canapé t’avais traversé l’esprit le temps d’une seconde mais il s’était retiré après tout. Néanmoins, il restait méfiant. On était à Saido Ori .

Eto… je crois qu’on ferait mieux de retourner dormir….

Il le tenait toujours, sa main autour de son poignet fin… Assis sur le divan en passant son autre main dans ses cheveux bleus. Il ne voulait pas croiser son regard. Cette situation… Il ne savait pas comment réagir, quoi dire, la bonne attitude à avoir. C’était nouveau, la première fois qu’on l’embrassait subitement. Tout se chamboulait dans sa tête, cherchant à comprendre, à trouver des réponses. Un long soupire s’échappa de ses lèvres tout en se rappelant sa question. « Est-ce que tu as déjà apprécié d’autres personnes dans ce pensionnat sans les avoir connu avant ?»

I..ie…Iie. Pas avant…

Pas avant qui ? Lewis ? Tu avoues que tu l’apprécies ? Tout était trop confus. Trop rapide pour lui.

C’était ainsi, Lou avait préféré se faire discret. Il avait été à plusieurs reprise beaucoup trop imprudent même si cela, Yosuke ne l’avait peut être pas vu. Le jeune anglais ressentait quelque chose d’étrange, des battements plus rapide au niveau de sa poitrine, et il était conscient, du moins…en partie de ce dont il s’agissait. Ce sentiment que l’on appel amour ne lui convenait pas. Il se l’était interdit, mais Lewis, que croit tu contrôler en toi ? Ton corps si tu le veux, mais tu ne pourras pas te mentir à toi-même plus longtemps quant à tes sentiments. Enfin, ne donne pas l’espoir d’un changement si tu comptes ne pas te faire cette promesse à toi-même. Lewis redevint calme, froid, cependant un peu plus…anxieux ? Il avait un peu peur, légèrement frustré de s’être prit une claque mentale de la part de sa conscience vis-à-vis de ce qu’il ne peut pas contrôler. En effet, il avait toujours pensé pouvoir gérer cela, mais n’avait pas jusqu’ici rencontré quiconque capable de lui parler sans le regarder comme un monstre. En même temps…Yosuke ne le connaissait pas encore. Arriveras-tu à le faire changer Yosuke ? Ou bien vas-tu le blesser comme tout ces autres avant toi qui on gagné la mort ?

Quoi qu’il en soit, Lou avait décidé de répondre plus rapidement, montrant ainsi son intéressement alors que jusqu’ici il s’était interdit de les laisser entrevoir aux autres. Mais les autres, était-ce Yosuke ? Non pas qu’il était différent des gens qu’il « connaissait » mais en un sens, il avait quelque chose qui avait déclenché en Lou ce sentiment oublié qu’était l’amour et don le jeune anglais avait besoin plus que la plupart des habitant de ce pensionnat. En une soirée ? Si tôt ? Lou tu es réellement imprévisible…qu’adviendra-t-il de toi si l’on te jette encore une fois comme un vulgaire objet ?

Il sourit à moitié, toujours ce sourire mystérieux qui pouvait faire froid dans le dos ou bien…tout simplement hautain. Sa réponse fut plus ou moins courte, mais la rapidité avec laquelle il avait répondu avait peut être agréablement surpris son interlocuteur. Vint ensuite une question. Au départ, Lou cru comprendre qu’il voulait poser LA question fatidique qui aurait risqué de lui couter cette soirée, cette magnifique soirée au pensionnat, surement la meilleure…mais non, il n’en fit rien et demanda si Lou aimait les « t’chips » ce à quoi, Lou rit. Son cœur s’était arrêté de battre quelques instants et sa respiration s’était coupé. Il avait attendu, inquiet de devoir répondre. Pour la première fois de son existence, Lou avait honte d’avoir commis des actes aussi gravissimes. Pourquoi ? Parce qu’il avait peur de perde Yosuke ? Du moins sa confiance ? Etrange tout cela…comme quoi l’amour peu changer un homme, mais en une soirée, que c’était-il donc passé dans la tête du jeune homme ?

Observant attentivement les traits du visage du garçon aux cheveux bleus, Lou comprit qu’il boudait légèrement, ce qui l’amusa fortement et d’ailleurs, il appréciait ce visage boudeur parce qu’il lui rappelait son enfance bâclée mais néanmoins, une enfance qu’il aurait rêvé d’avoir. Peut être que ce garçon n’était pas à sa place ici après tout ? Il avait l’air si innocent au milieu de tous ces requins qui n’attende que le moindre faux pas pour se sauter dessus les uns les autres. Il se reprit donc, répondant tranquillement même si Yosuke avait ajouté que les chips étaient importantes dans notre quotidien. Dans un sens il n’avait pas tort. Mais…ce n’était pas le bon mot peut être ? Allons, montre lui de quoi tu es capable Lou, ça ne fera de mal à personne.

-En fait, tu n’as pas tout à fait tort. Les chips ne sont pas importantes, en revanche les pommes de terre, elles, le sont ! Parce que La pomme de terre est un féculant qui contient environ 80% d’eau alors que les autres légumes ou céréales en contiennent seulement 12. Et elle apporte calcium, potassium et vitamine C ainsi que des protéines, puis de l’amidon bien sur. Tu sais, il est facile de prendre du poids avec des pomme de terre, surtout avec les chips ! Enfin…ça ne doit pas trop t’intéresser…je suppose.

Tu avais tout gâché Lou, tu t’es emporté, ridicule ! Peut être que cela l’avait vraiment intéressé, tu n’en sais rien alors ne t’en veux pas pour si peu. Depuis quant t’en veux-tu au fait ? À oui…l’amour…qu’est ce que tu as pu changer en si peu, je me demande si cela parviendra à te faire sourire mon Lou…Yosuke, en seras-tu capable ? Il vaut mieux pour toi je suppose, à moins que tu ne sois le seul qu’il ne puisse pas toucher ?

Ils en vinrent à parler du directeur. Etrange coïncidence que de parler d’un violeur ? Un homme pire que ses élèves, oui, c’était son avis. Certains n’avaient pas mérité d’être ici, encore moins de finir dans le bureau de cet homme…pourquoi diable avoir mis un homme pareil à la tête de cet établissement ? La seconde chance…pff ! Foutaise, c’était plutôt un enfer auquel il fallait s’habituer, une sorte de prison pour jeunes gens, pour leur faire comprendre que recommencer les amènerait à aller en prison, seule et vrai punition…était-ce pire ? Dans ce cas, Lou avait bien compris qu’il ne referait pas les mêmes erreurs commises dans le passé. Il finit par reprendre la parole pour demander si Yosuke avait été chez le directeur. Il aurait été question d’un autre, Lou s’en serait fiché, mais Yosuke qui paraissait beaucoup plus…docile, tout en restant finalement éveillé sur ce genre d’acte, il n’aurait pas permis cela. Aussi il attendit patiemment, un air frustré greffé sur son visage sombre.
La réponse lui fit ouvrir ses yeux en grand. Il aimerait bien, voila quelle était sa réponse, une réponse des plus…choquante ? Non, à vrai dire des plus révoltantes. Alors ce directeur avait en plus de ce privilège le choix de ses victimes à sa guise qui plus est ? Bien, alors il serait deux à jouer à ce jeu là. Du moins…trois, étant donné qu’un surveillant tout aussi malsain que ce criminel gérant aimait à traumatiser quelques élèves plus ou moins innocents. Il lui retourna la question, et c’est avec un sourire qu’il lui avait répondu, un sourire légèrement triste et plutôt satisfait.

-Une fois, et ce fut la dernière. Je n’ai plus été demandé après ça. Tu dois te dire qu’il a du m’avoir, mais tu as tort. C’est moi qui l’ai eu. Il n’a pas eu le temps de poser ses marques sur moi comme à ses autres « jouets » si tu me le permets…

Lou était entré une seule et unique fois et par miracle il y avait eu une visite des inspecteurs. Le directeur avait bien faillit perdre son emploie et retourner au trou comme on dit. Dommage, il aurait bien voulu que sa soit le cas, comme ça, il y aurait eu changement de directeur, quoi que ça aurait peut être été pire ? En tout cas, Lou ne retournerait pas à ce bureau d’ici là. Il espérait ne pas pouvoir tomber entre les griffes du proviseur une nouvelle fois, car la chance ne vient qu’une seule fois, et ce fut pour avertir. Etait-ce aussi de la chance cette rencontre ? Lou avait légèrement peur de devoir comprendre que oui.

Lou en avait profité pour avancer son visage, cette conversation n’avait pas de limite, et bizarrement, ne se sentant déjà plus. Il finit par déposer ses lèvres sur celles de Yosuke. Il était tenté d’approfondir, mais remarquant son geste il se leva à la seconde même. Il resta sans bouger, prêt à fuir, lâchement n’est ce pas ? Mais que voulez vous faire dans une situation pareille ? C’était en 10 ans, le seul témoignage d’amour que Lou avait laissé transparaître, le pire étant que ce n’était pas pour sa mère, ni pour ses parents, ni ses camarades, mais pour un inconnu, ou presque. L’espace d’un instant, il avait vu les yeux grands ouverts de Yosuke et s’en était voulu. Il se mordit la lèvre, regardant nerveusement vers la porte. Pourquoi avait-il fait ça ? Non, il avait apprécié, fortement même, ce fut la douceur qu’il n’avait jamais été tenté d’atteindre et qui finalement avait su parvenir à lui avec un petit coup de pousse de ce cher...Cupidon ? Pff ! Foutaises ! L’amour ? La preuve en est que cela n’apporte rien de bon ! ça fait mal, tout simplement. Sa mère, son père, et puis ensuite ses camarades, qui d’autre ? Celui qui lui aura redonné un minimum d’espoir ? Yosuke ?

Il voulu un instant s’échapper, trop embarrassé par cette situation. Alors Lou, tu ne veux pas affronter la réalité en face ? Tu ne pourras pas éviter Yosuke éternellement d’autant plus qu’il est dans la même classe que toi hm ? Mais au moment même ou Lou s’était appuyé sur son autre jambe, le japonais avait retenue son poignet, lui demandant d’attendre. Attendre quoi ? Le faisait-il languir ? Pourquoi cela faisait mal ? Lou avait mal d’attendre une pour fois et sentait son cœur se compresser de plus en plus, se faire broyer à mesure que le temps filait. Qu’avais-tu fais hm ? En si peu de temps…crois-tu qu’il pourra te faire confiance ? Et toi ? As-tu confiance ? Non, en fait Lou était partagé, il voulait apprendre à connaitre Yosuke et s’était brulé en voulant aller trop vite. Aller dormir…voila la réponse de Yosuke, cela ne voulait peut être rien dire, mais pour Lou c’était une sorte de refus, comme pour dire gentiment à une personne qu’on ne veut pas d’elle, qu’on ne la verra jamais comme plus d’un ami…mais, tu te trompe Lou, tu ne connais rien à l’amour, laisse lui le temps…

Mine de rien, le japonais tenait toujours la main de l’anglais. Bien que ce dernier ne bouge pas d’un pousse, il serrait les dents, tremblant légèrement en voulant cacher cela pour que ce ne soit pas visible de Yosuke. Avant qu’il n’ait pu faire un seul geste, Yosuke reprit la parole, répondant à sa question avant qu’il ne lui vole un baisé. Il écarquilla les yeux, complètement perdu. Que voulais-tu Yosuke ? Pourquoi lui avoir dit qu’il valait mieux aller dormir alors ? Le vois tu de la même manière que lui te voit ? Prenant son courage à deux mains, Lou prit la parole.

-Merci…Yosuke…

Sans trop savoir pourquoi il aurait voulu ajouter « et pardonne moi pour tout à l’heure » mais il n’en avait nul envie, puisque après tout, il avait apprécié, et…il ne regrettait pas, quitte à en souffrir plus tard, il avait aimé ce moment et l’avait encré en sa mémoire à jamais…

Les chips. Ou les « t’chips » selon Yosuke. Plus qu’une histoire… l’amour de toute une vie ! Si si, à ce point. Ben quoi, c’est bon ses machins là. En plus, on ne peut pas s’en lasser avec tous les goûts vendus au magasin. D’accord, c’était calorique mais c’est à croire que Yosuke a un métabolisme bien étrange. Il prend du poids mais très peu et le reperd aussi vite. Puis la drogue aidait aussi, elle lui enlevait l’envie de manger, comme faisant taire les gargouillements de son estomac. Mais pour l’instant, même si niveau alimentation, il était loin d’être très équilibré, ça lui convenait. De toute façon, il gère sa vie comme il l’entend, qui pourrait bien s’en soucier ? Rei ? Elle était pareille. Ses parents ? Plus revus depuis deux ans maintenant. Lewis ?...Lewis… Encore au stade de « connaissance », qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire que Yosuke ne mange pas trois fruits et légumes par jour, hn ?

Il fut surpris par la réponse de Lou. Etonné même. Il ne savait pas tout ça…A vrai dire, il n’avait jamais cherché à savoir de lui-même. Et quant bien même il aurait eu un bouquin sur les pommes de terre, il se serait endormi dessus, la bave aux lèvres. Ou alors il aurait un feu de joie avec ? C’était possible s’il venait de se faire un shoot. Comment Lewis pouvait-il savoir ça ? Une chose est sure, son interlocuteur en savait des choses. Bien plus que lui. Il devait être une tête, à son contraire. Oui, ça l’avait intéressé…Etrangement, il l’avait écouté avec intérêt. Parce que c’était Lou qui lui avait dit et personne d’autre.

Su…Sugoi Lou-chan ! Si si, ça m’intéresse ! Tu en sais des choses….Han, t’es un intello, ne ? Je me coucherai moins bête ce soir ~ Et puis, tu sais, pour ce qui est de prendre du poids…Bah… C’est pas important…J’ai un « coupe-faim » et je fais du sport huh…

Si toute fois il se couchait ce soir… Coupe-faim ? Sa drogue bien entendu. Sport ? Son métier…Eh ! C’est épuisant vous savez. Il pouvait se permettre de manger des chips avec sa corpulence maigrelette, telle une allumette qu’on pourrait briser facilement. Néanmoins, il ne lui avait pas avoué, c’était des sous-entendus qu’il ne voulait pas laisser sous-entendre. ( Ca se dit… ? ) Il pouvait très bien prendre des médicaments et réellement faire du sport après tout. A Lou de penser ce qu’il voulait, il n’avait pas honte de son passé, il s’était bien amusé sur ses deux ans de sa vie.

Et il amena ce sujet, ce cher directeur. « Tojiro Masamune ». Il se demandait parfois si, une fois qu’il aurait « tirer son coup » avec lui, il le laisserait tranquille… Car il le savait, mon Yosu, quand agissant comme ça, ce jeu du chat et de la souris, il ne faisait qu’augmenter l’envie du directeur. En arrêtant de jouer et en se laissant dévorer, peut-être qu’il finirait par le trouver insignifiant… ? Il pensait mais en même temps… Loin de là l’envie de se laisser attraper par le matou. S’il le payait, ça passerait encore. Dans son métier, que le client soit beau ou laid, mince ou obèse, doux ou violent, on s’y fait. Parce que le fric est à la clé. Et que ce fric, il en avait besoin.

Il vit Lou agrandir les yeux à sa réponse, ce qui l’amusa au passage. Si rare qu’il puisse le surprendre…C’était l’une des première fois de la soirée et il en était bien content ! Bon, le motif ne lui plaisait pas trop mais…C’était un détail. Un futile détail. Mais un putain de détail quand même. Il l’écouta, attendant sa réponse avec crainte, l’angoisse au ventre. Il faisait partie de ces gens qui ont couché avec la direction ? Forcer ou juste pour avoir les faveurs le temps de leur séjour ? Lou…Etait-il l’un de ceux là ? Il le crut quand il commença sa phrase mais fut bien content de la suite. Il y était entré mais rien ne s’était passé, point barre. Comment ça se fait ? Aller savoir, il n’allait pas lui demander. Pour toute réponse, Yosuke hocha vaguement la tête en souriant, satisfait de sa réponse et rassuré au fond de lui-même.

Et puis, tout s’enchaîna si vite… Son visage proche du sien, son souffle chaud qu’il sentait contre sa peau le faisait frémir. Son cœur faisait des bons dans sa poitrine d’une telle force qu’un sourd pourrait l’entendre. Lou s’empara de ses lèvres…Trop brièvement à son goût avant de se redresser, confus. Yosuke n’avait pas bougé pendant plus de quelques minutes…Ce qui lui sembla des heures. Mais il s’était décidé, le retenant par le poignet, ne voulant pas qu’il s’en aille. Alors pourquoi cette phrase mon Yosu ? Pourquoi retourner dormir ? Car ça faisait « raisonnable » ? Pour méditer sur tes sentiments ? Pourtant… Ce que tu lui dis par la suite portait à confusion. Que pensait Lou de tout ceci ? A quoi tu joues Yosu ? Tu le repousses gentiment et en même temps, tu lui fais entendre que tu l’apprécies… Le pauvre Lou doit se demander ce que tu fabriques, tu sais ? A quoi tu penses en agissant de cette façon…

Yosuke hésitait. Torturé entre deux choix. Celui de tirer doucement sur son poignet et de l’attirer contre lui pour un baiser bien plus long. Ou alors, plus sagement, le laisser partir. Le faire ? Ne pas le faire ? L’embrasser ? Le laisser partir ? Se laisser guider par son désir ? Les questions s’immiscent dans son esprit, l’embrouillant un peu plus dans son choix. Il resserra légèrement sa prise sur son poignet tout en restant discret, même pas sûr que Lou l’ait remarqué. Il réfléchissait à la situation. A Lewis. A son comportement. Il ne connaissait pas les sentiments de Lewis, pas même les siens.

Puis, il le remercia. De quoi ? Qu’est-ce qu’il avait fait ? Il releva la tête vers lui sans croiser son regard, la bouche légèrement entrouverte sous la surprise. Que répondre à ça ? « De rien » ? Alors qu’il ne savait même pas pourquoi ? C’était idiot. Il lui avait peut-être remis les idées au clair ? Comment, allez savoir…Il regrettait ce baiser ? Comment savoir… Il n’oserait jamais lui demander. Oui, le mieux, c’était d’aller se coucher, la nuit porte conseil et il verrait bien comment réagir demain ou lors de leur prochaine rencontre…

.. Je veux pas…aller dormir…

Une moue légèrement boudeuse sur la face, son attitude de gamin… Malgré tout ce qu’il pensait, essayer de se convaincre, il ne voulait pas que ça s’arrête là, comme ça, aussi bêtement. La vie est trop courte pour hésiter. Foncer dans le tas, c’était son habitude normalement. Quitte à se faire repousser. Les conséquences, il les subirait par la suite. Ou il ne les assumerait pas, comme il le faisait déjà pour d’autres choses… Mais ce n’est pas le moment de parler de ça, non.

Il resserra ses doigts sur son poignet, tirant d’un coup sec pour l’attirer dans son sens et attrapa sa chemise de nuit de son autre main, le rapprochant au maximum de lui. Tout ça dans le but de poser ses lèvres sur les siennes. Le baiser qu’il aurait voulu avoir quelques minutes plus tôt, sa langue caressant ses lèvres pour avoir son accord.

Yosuke semblait réfléchir, à quoi ? Aux chips ? Cela lui rappelait-il une histoire ? Son passé ? Quoi ? Pourquoi paraissait-il si sérieux tout à coup ? Même s’il affichait un rictus des plus enfantins, il y avait un on ne sait quoi qui inspirait à Lou un peu d’inquiétude. Cela ne devait pas être drôle, ou bien Yosuke était-il en train de se persuader du contraire ? Sans trop savoir pourquoi, le jeune anglais n’aimait pas cette situation, d’autant plus que le silence était pesant puisque tous deux réfléchissaient. Lou observait le japonais tranquillement, sans se faire remarquer bien entendu. Il aimait bien son visage, justement parce qu’il avait l’air innocent et enfantin mais qu’il devait cacher quelques peines que Yosu le sache de lui-même ou non. Ceux qui sourit le plus, ou qui respire la bonne humeur connaissent généralement les plus grandes peines ? C’est à vérifier, puisqu’on ne sait jamais ce qui se cache derrière un sourire ni même derrière un visage fermé. Yosuke que cache tu ? Pourquoi ce sujet te faisait-il réfléchir autant ? En tous cas, Lou n’aimait pas cette situation, ce pourquoi il reprit la parole pour le sortir de ses pensées et essayer de l’intéresser un minimum, même si pour lui ce n’était pas vraiment un sujet de conversation puisque peu de personne savait autant de choses sur les pommes de terre.

Voyant à la fin de son joli monologue sur les...patates, que Yosuke était complètement hypnotisé par ce qu’il disait, il sourit et d’ailleurs à sa réponse rit légèrement. Oui, il était intelligent, mais il n’aimait pas cette appellation qui le rendait différent des autres d’une manière qui encore une fois le gênait. La suite lui parut étrange, mais il n’en fit rien, après tout il ne savait rien de Yosuke, du moins pas grand-chose, et encore, lui avait-il dit la vérité ? Il l’espérait puisque pour une fois, Lou avait fait confiance. Il se demanda alors, si cet intéressement était dû au sujet, ou bien à lui ? Et se retint de le lui demander en se mordant la lèvre. Pour revenir au « coupe-faim » et au sport que Yosuke faisait, il n’était pas loin de comprendre, mais espérait que Yosuke le lui dise réellement, un jour peut-être ? Ce n’était pas le moment et pas même l’endroit pour dire ce genre de chose, en étaient-ils conscients ? De plus, Lou n’avait pas pour coutume de parler de lui hors de sa chambre. Généralement c’était avec ses victimes, mais là, il avait bien peur que ça soit différent et que le japonais n’en soit pas une, comme il l’avait prévu au départ.

Le sujet du directeur fut abordé, et lorsque Yosuke lui avait dit que ce fichu directeur aimerait bien le faire venir dans son bureau, Lou s’était promis que s’il lui arrivait quoi que ce soit, ce cher directeur le payerait très cher. Yosuke est-il si cher à tes yeux Lewis pour que tu veuilles le défendre même ici ? Dans une sorte de prison où vous êtes surveillés constamment ? Oui, je sais, tu es prêt à tout pour parvenir à tes fins, quitte à finir en prison tu serais content d’avoir pu éviter à Yosuke cet ordure de gérant du pensionnat. Mais Yosuke en vaut-il la peine ? Qui te dis qu’il ne se ficherait pas de toi ? Pour une fois, tu voulais essayer quelque chose avec quelqu’un, alors méfie-toi de la personne que tu as choisi, puisque tu ne le connais pas assez pour lui faire confiance même si tu l’as déjà un peu fait.

Finalement, ce fut à son tour de se confesser sur ce bureau du directeur. Il lui dit qu’il y avait été, et Yosu paraissait inquiet, mais finalement il abaissa ses épaules, comme s’il avait décontracté tous ses muscles lorsque Lewis avait ajouté qu’il ne s’était rien passé, par chance disons, puisqu’il y avait eu l’inspection et qu’il avait dû filer plus vite que le vent pour laisser les inspecteurs avec le directeur. Chose qui était très rare, d’ailleurs il y avait de moins en moins de visite. Est-ce qu’il se ferait appeler encore une fois ? Ou peut-être plus ? Il le laisserait faire un temps pour le tuer plus tard, n’est ce pas Lou ? En attendant, l’anglais dévorait du regard le jeune homme aux cheveux bleus en face de lui. Il voulait au moins essayer, tenter sa chance, surement ? Mais il ne savait pas réellement ce qu’il faisait, comme inconscient de son corps qui lui avait fait un choix visiblement...

Il n’eut pas le temps de réaliser, qu’il était déjà en train d’embrasser Yosu, ayant posé ses lèvres sur celles du garçon seulement. Il se leva d’un bon, complètement honteux et dégouté de lui-même d’avoir laissé parler ses instincts plutôt que son cerveau. Il ne s’excusa pas, ne regrettant nullement son geste, puis attendit que Yosuke reprenne la parole. Au départ, il fut blessé par ce « Allons dormir », trop banal trop « Je préfère que nous attendions » pff ! Quelle bêtise, tu t’en veux maintenant d’avoir cru ? D’avoir eu espoir n’est-ce pas ? Mais rien n’est encore Joué Lou, tu es trop impatient en amour, puisque ce sentiment qui t’anime à présent tu ne l’avais jamais connu. On se sent bien n’est-ce pas ?

Yosuke reprit la parole pour finalement lui dire qu’il n’avait jamais apprécier une personne du pensionnat avant lui, avant ? Avant lui réellement ? Il ne savait pas, mais au moins il était content que Yosuke engage de nouveau la conversation, ce qui était la preuve qu’il était indécis, tout comme Lou hésitait lui aussi. Pourtant tu ne doutes pas de tes sentiments Lewis n’est-ce pas ? Puisque tu ne regrettes pas...et pourtant tu es effrayé par cette sensation qui te procure tant de plaisir et de bonheur. Qu’est-ce que le bien être à tes yeux ? Tuer ? Ou aimer ?

Il sentit sur sa main une légère pression, Yosuke était-il prêt à le retenir si jamais il s’en allait ? Ce simple contact suffisait à l’apaisait, mais la peur qu’il le lâche ou bien qu’il lui dise quelque chose que Lou n’avait pas besoin d’entendre le rongeait ce sentiment de bien-être qui s’était à peine installé en lui. Il avait peur d’un être humain, lui le meurtrier, le violeur, mais était-il mauvais pour autant de s’être vengé ? Lui qui trouve au fond que ceux qui lui ont fait du mal ont mérité leurs sort, avait-il eu raison ? Le fait qu’il devrait l’avouer à Yosuke l’aurait fait tremblé comme une feuille s’il ne s’était pas contrôlé. Ses tremblements s’étaient calmé en sentant un peu plus la main sur son poignet. Néanmoins, il avait eu légèrement peur du contact physique étant donné les précédentes relations et seules d’ailleurs qu’il avait eu. Cela ne t’as pourtant pas empêché de faire le premier pas Lou !

Il l’avait remercié d’avoir au moins répondu, certes, Yosu devait encore se poser la question de « pourquoi » est ce qu’il me remercie ? Mais Lou ne le lui dirait pas, il était bien trop gêné par ce qu’il se passait en ce moment. Puis, une phrase, une parole qui le fit légèrement rire, juste une petite interjection de lâché par Lou. Pourquoi ? Parce que cela lui redonné un minimum de confiance en lui, en son geste antérieur. Il avait apprécié ? Il ferait comme si de rien était ? Il avait encore une chance ? Tant de question dont il n’aurait pas satisfaction de réponse ! Mais peu importe, au moins ils se parlaient et c’ était plus qu’il ne pouvait l’espérer. Il tourna légèrement la tête pour laisser voir ses joues légèrement rosées et ses yeux brillants empli de « pardon » sans trop savoir pourquoi vers Yosuke et vie sa mine boudeuse. Il se mordit la lèvre, le trouvant vraiment mignon...il le voulait, mais il ne voulait pas lui faire de mal. Ce, pourquoi il allait partir.

Mais alors qu’il avait posé le pied puis pouvoir tirer sur son bras doucement et s’en aller, Yosuke le tira à lui, le faisant presque tombé sur lui et l’attira en tenant sa chemise de nuit. Lou écarquilla les yeux, devenant encore plus rouge qu’il ne l’était déjà et laissa Yosu poser ses lèvres sur les siennes. Il sentit sa langue sur sa bouche et son cœur rata un battement, visiblement il demandait plus, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Si l’on ignore le fait que Lou ait été violé, il était encore « vierge » si l’on puis dire ainsi. Mais en revanche, il n’avait jamais été embrassé, du moins de cette manière. Un vrai baisé, en somme, Lou ferma les yeux et ouvrit la bouche, timidement, prenant une profonde inspiration. Il n’osait même pas dire à Yosuke que c’était son premier vrai baisé. Il s’étonnait de vouloir d’un homme alors qu’il avait justement été violé par des hommes. Qui plus ait, il aimait aussi les jolies jeunes femmes, pourquoi était ce ainsi ? Il s’en fichait.

Ce fut quelques instants plus tard qu’il se détacha de Yosu, rouvrant les yeux timidement, toujours le rouge aux joues. Il se mordit la lèvre, n’osant pas dire qu’il aurait voulu plus et resta en plan, en face de lui, ne sachant pas réellement quoi faire. Il voulut parler, mais ce fut pour une fois maladroitement qu’il prononça quelques paroles qui elles aussi...n’avaient peut-être pas de sens.

-J...je...hm...g...gomen...je suis pas...’fin...pas doué...pour...ça... »

Après avoir gouté aux lèvres de Lewis une première fois… Yosuke en avait automatiquement voulu plus. Une seule et unique fois qu’il pensait déjà à recommencer l’expérience. Comme attiré. C’était déjà bien rarissime qu’il ressente une aussi grande envie d’embrasser quelqu’un sans que ça n’entre dans le cadre de son travail. Maintenant, il restait à savoir si ce que tu éprouves mon Yosu… Est-ce de l’attirance ou de l’amour ? L’un n’est pas l’autre. Alors mieux vaut ne pas confondre surtout que tu ne sais rien de Lewis. Pas même son nom de famille. Et s’il y a bien une chose que tu as apprise ici, à Saido Ori… C’est qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Car elles sont souvent trompeuses. Qu’est-ce qui te dis que Lou n’avait pas d’autres intentions en tête ? Tu connais bien le mensonge mon Yosu, plus que quiconque…Et tu sais qu’on peut manipuler les gens en l’utilisant. Es-tu prêt à lui donner ta confiance ? Le crois-tu sincère ? Quelque chose te pousse à croire que oui. Alors fie-toi à ton instinct si tu le veux…Quitte à te faire avoir et souffrir.

Et il s’était décidé à être plus entreprenant, l’attirant contre lui sans lui laisser le temps de comprendre ce qu’il se passait. Même si Lou fut le premier à faire un pas vers lui, il avait peur qu’il ne se retire pour montrer son refus… Ce qu’il ne fit pas, à sa grande joie. Au lieu de ça, il lui autorisa à approfondir le baiser plus langoureusement, les yeux fermés comme pour mieux apprécier l’instant. Peu après, ils se séparèrent, Yosuke reprenant sa respiration en silence et ouvrit finalement ses paupières, croisant les pupilles bleus de l’anglais. Leurs visages étaient encore proche l’un de l’autre, Yosu ne l’ayant pas encore lâché. Il le fixait en silence, notant ses rougeurs aux joues, le temps semblant s’être arrêté sans leur demander l’autorisation. Et reprit ses droits aussi vite. Son sourire refit son apparition sur ses lèvres, le laissant parler en premier.

Il cligna plusieurs fois des yeux, réalisant ce qu’il venait de dire. Déjà, il avait bégayé. Chose à laquelle il ne s’attendait pas mais alors pas du tout. Il n’aurait pas cru Lewis comme ça. A première vue, il lui avait paru distant, légèrement froid même. Et là…Le voilà tout gêné. Un choque pour Yosuke et en même temps… Il trouvait ça adorable et innocent comme réaction. Comme quoi, la première impression, hn ! Puis, s’il avait bien compris… Il lui avoua timidement qu’il n’était pas doué pour ce genre de chose. Ohoh. Se pourrait-il que ce soit son premier baiser ? Avec lui en plus ? Yosu, ne t’emballe pas hn… Un sourire franc, sa réponse sur un ton bien plus joyeux que précédemment…

IIe iie ! C’était bien, t’inquiète pas pour ça. C’était très bien… Ne Lou-chan ? Je serais…Le premier ? Mahaha ! C’est troooop mignon !! Le premier premier ou juste le premier avec un mec ?

Le voilà qui s’emporte dans ses questions… Sans même être sûr de la théorie qu’il avance. Sans savoir, encore une fois. Que des « suppositions ». Relâchant doucement le tissu mais gardant sa main autour de son poignet, il le dévorait du regard, le petit Yosu. Bien sûr…Il aurait voulu encore plus… Et il aurait continué si Lou ne s’était pas écarté en premier. Mais il suppose qu’il devait se montrer patient… Patient ? Depuis quand il devait agir ainsi ? Lou t’aurait déjà rendu accro mon Yosu ? Ahah… L’amour est différent de la drogue…Tu le constateras par toi-même.

Et maintenant ? Quelle attitude dois-tu aborder Yosuke ? Voilà les conséquences de ton acte… Comment comptes-tu réagir avec lui ? L’embrasser de temps en temps ? Agir normalement ? Décide-toi, il attend…Yosu ? Yosu, pour le moment, il a détourné le regard, fixant un point imaginaire en ouvrant légèrement la bouche…Pour la refermer aussitôt. Manège qu’il répètera maintes fois. Tu fais le poisson maintenant ? C’est nouveau ? Puis, semblant réaliser, il porta sa main au niveau de ses lèvres, se rongeant les ongles. Stupide habitude qu’il avait prise. Ce n’est pas mieux que de faire le poisson… Il ne savait pas comment combler le silence et ça l’énervait. Ce qu’il pouvait détester ça… Pourquoi croyez-vous que Yosuke parle autant ? Pour meubler, en partie. Sinon, il se plonge dans ses pensées... Et il n’est jamais sûr des souvenirs qui comptent lui rendre visite. Un bon comme un mauvais. .. Alors, il préférait parler, de tout et n’importe quoi. Malheureusement, là, il séchait. C’était un supplice…Impossible de continuer de cette façon.

Tu sais Lou… Je me demandais…

Il marqua une pause, soudainement hésitant. De toute façon, il ne pouvait plus faire marche arrière, il avait déjà commencé sa phrase. Il soupira doucement sans pour autant tourner la tête vers lui. Toujours ce fichu point imaginaire devant lui. Il n’osait pas lâcher son poignet de peur qu’il s’en aille. Ainsi, il était sûr… Une sécurité. Pourtant, il faudrait bien qu’il le lâche un jour, le pauvre Lewis… Pas maintenant ? Pas envie ? Son attitude de gamin égoïste. Après tout, Lou n’avait peut-être pas voulu ce baiser…Peut-être que, au fond de lui, il désirait s’éloigner de Yosuke ? Il est loin de savoir à quel point il se trompe. Son doute grandissait… Rah, le silence n’arrange jamais rien vous voyez ! Il poursuivit.

Je peux te faire confiance à toi ? … Pas vrai ? Même si ça fait que… Une heure ? Qu’on s’est rencontré… Je n’embrasse pas les gens comme ça tu sais… Je voulais que tu le saches…

Il ne souriait même plus…Trop perdu dans ses pensées et paroles. Il avait décidé d’être franc et de mettre cartes sur table. De savoir dans quel sens ils devaient continuer « tous les deux ». Ca lui faisait bizarre de penser ça. Tu t’emportes mon Yosu… Mais il voulait connaître son point de vue. Peut-être que Lewis exploserait de rire en lui disant qu’il se fourrait le doigt dans l’œil en imaginant que tout cela signifiait quelque chose pour lui. Ca signifie bien quelque chose pour toi, hn, Yosu ? S’il riait, ça te ferait mal non ? Un pincement au cœur.

Enfin…Tu veux…Peut-être aller dormir toi…

C’est à ce moment là qu’il chercha son regard, cessant de mordiller ses pauvres ongles. Il lui offrait une chance de pouvoir s’en aller s’il le désirait sans qu’il ne doive prétexter quoi que ce soit. Oh et puis… Il avait le droit d’être fatigué.
Doucement, il relâcha son poignet, sa main retombant en effleurant la sienne, ses doigts…

Un premier baisé partagé, première sensation, première fois même que tu as ressenti la plénitude sans avoir peur des conséquences. Le goût des lèvres de Yosuke te plait-il Lewis ? Evidemment qu’il te plaisait, mais...cette attraction était-elle seulement physique ou les sentiments s’en étaient-ils mêlés ? Lou n’avait jamais envisagé d’être avec une personne uniquement pour le physique, lui qui avait été marqué par ce genre d’attirance étant plus jeune, il se l’était interdit. Soit, il reste donc la deuxième solution, il était tout simplement en train de tomber amoureux. Si rapidement ? Quand ? Comment ? Peu importe, l’important était de franchir la barrière de sécurité que tu t’étais formé pour enfin vivre la vie dont tu avais toujours rêvé. Encore, que tu ne sais pas ce qui t’attends mon cher Lewis, mais tu te doutes bien que ça ne peut qu’être bénéfique, ce pourquoi tu t’étais laissé emporter. Néanmoins, le jeune anglais avait quelques craintes concernant la confiance désormais aveugle qu’il accordait au japonais. Quelques fois, il se reprenait lui-même, s’ordonnant de rester vigilant. La peur d’être pris pour une andouille était également de la partie. Bien visible sur ton joli minois Lewis, tu tremblais légèrement et tes yeux exprimait la peur comme tout ton corps en témoignait. Tu crains les gens qui sont capable d’aimer à ce point Lou ? Heureusement, tu avais décidé de lui laisser une chance tout en restant sur tes gardes cependant. Sage décision qui te vaudra peut être une peine moins grande si jamais Yosuke entreprenait de mettre un terme à cette relation des plus étrange puisqu’encore trop fraiche pour être qualifié de relation amoureuse.

Que les apparences sont trompeuses ! Lou se fit tirer par la chemise, sa main toujours tenue par celle du garçons aux cheveux bleus et ses lèvres de nouveaux contre les siennes. Lou écarquilla les yeux, rougissant, ne sachant d’office pas comment s’y prendre et par la même occasion gêné de sentir la langue de Yosuke quémander l’autorisation d’accéder à sa bouche. Lou ferma les yeux, se laissant donc embrasser, un léger pincement au cœur venant le surprendre, mais il appréciait l’échange et ne pouvait à présent pas nier qu’il y avait bel et bien quelque chose avec ce garçon, quelque chose qui le rendait...heureux ? Perds tu la tête Lewis ? Non, tu savais très bien que ce sentiment nouveau en toi, tu l’avais ressentie d’une manière différente pour ta famille, à présent détruite certes, mais plus ou moins présente dans ton esprit et...à Saido Ori maintenant. Lorsque ce fut terminé, Lou recula son visage, lui avouant qu’il n’avait pas vraiment d’expérience après un moment de silence, et ce n’était pas un silence pesant, celui-ci était emplie de sérénité, comme jamais tu n’avais envisagé un silence pareil Lou.

Les bégayements de Lewis avait apparemment surpris Yosuke, qui cligna plusieurs fois des yeux. En même temps il n’était jamais arrivé sauf en étant jeune bien sûr, à Lou d’être dans une situation embarrassante. Il était légèrement rouge et paraissait beaucoup moins redoutable qu’en début de soirée si l’on puis dire. Lou se mordit la lèvre, voyant que le japonais souriait de toutes ses dents. Qui avait-il ? Pourquoi ce sourire ? Etait-ce un crime d’être sincère ? Pour une fois qu’il l’était en plus...cela était...comment dire, assez frustrant de ne pas savoir ce que l’on pense de son vrai visage...calme, mais légèrement anxieux et beaucoup plus amical d’ailleurs. Finalement, le jeune homme lui répondit. Très bien ? Lou manqua de tomber dans les pommes...on venait de lui faire un compliment sur son premier baisé ! Car en effet, Lou n’avait jamais embrassé, et ces « violeurs » n’en aurait jamais eu l’idée, ils avaient juste cherché à lui faire mal...et c’était gagné. Lou rougit essayant de paraître un peu plus calme, content que Yosuke est apprécié mais surtout qu’il soit dans un état d’euphorie à l’entente d’être simplement le premier de tous.

« Hm...c’était...mon premier baisé...tout simplement. »

Lou se mordit la lèvre de nouveau, instinctivement. Il était conscient que Yosuke tenait encore son poignet dans sa main, ce qui le fit sourire, du moins intérieurement, il était beaucoup trop stressé par le fait que ni l’un ni l’autre n’avait défini cette soirée comme le début d’une relation amoureuse, d’autant que s’il s’agissait que d’un simple baisé échangé pour savoir ce qu’il en était des relations entre hommes, Lou ne l’aurait pas mal prit, c’était plutôt flatteur, mais il aurait surement été méfiant. Enfin, tout cela pour dire, que le jeune anglais avait l’impression que Yosuke voulait vraiment de lui, quelque chose dans ses yeux rappelait ceux de ses violeurs, l’envie ? Le désir...mais était-ce plus que de l’attirance physique ? Lewis l’espérait du plus profond de lui-même, même s’il était certain qu’il y avait un petit quelque chose, une sorte d’intuition qui le menait à croire qu’il n’était pas le seul à avoir ressenti quelque chose.
Et maintenant ? Qu’en était-il ? Le baisé terminé, Lou s’était légèrement écarter pour pouvoir reprendre son souffle après cet échange assez particulier. Qu’allait-il se passer ? Alors, veux-tu lui dire qu’il ne restera un ami ? Ou bien que tu veux plus ? As-tu peur Lou, de ce qui pourrait t’arriver si tu optes pour ton deuxième choix ? Quoi qu’il en soit, le silence se faisait de plus en plus lourd. Etait-ce leur gêne qui commençait à reprendre le dessus ? Après tout il n’avait fallait pas plus d’une soirée pour que ces deux la finissent par s’enticher l’un de l’autre non ? De plus, Lou avait cru comprendre que le japonais aimait parler, soit combler les blancs et il avait bien raison en fait. Lewis lui, n’en aurait pas été capable, et d’ordinaire il s’en contre fichait. Mais cette fois ci, étant donné la situation, Yosuke semblait bloquer, comme paralysé, vidé de tout sujet de conversation raisonnable ou déraisonnable. Que se passait-il ? Ah vous réalisez bien maintenant que c’est allé un peu vite, cependant, le regrettez-vous ? Lou en tout cas ne regrettait pas le moins du monde, une expérience de plus, et qui plus est une nouvelle sensation qui le rendrait plus apte à affronter le monde, même s’il avait eu quelques traumatismes, il n’en restait pas moins un enfant, un jeune homme, un ignorant puisqu’on ne cesse jamais d’apprendre.

Yosu reprit son sérieux, étrangement cela frustra légèrement Lou, la peur peut être de savoir ce qu’il allait enfin lui dire sur ce qui venait de se passer. Il avait l’air d’hésiter, que signifiait cela ? Etait-ce la fin de leur relation en tant qu’amant, bien que celle-ci n’est pas encore débutée ? Ou bien l’inverse, le début de cette relation ? Ce dont Lou était sûr c’est que Yosuke tenait encore son poignet, signe qu’il ne voulait pas qu’il parte, bon signe ? Mauvais signe ? Peu importe, Lou n’en pouvait plus d’attendre. Lorsque le japonais prononça enfin ses paroles, Lou en resta tellement bouche bée qu’il ne sut quoi répondre, la bouche entrouverte et les yeux écarquillés, ses joues colorée d’une teinte à présent plus rouge que rosée. Lou tenta un sourire, maladroit cependant. Yosuke, ce prénom, il l’adorait à présent, et bien qu’il lui ai fait une grosse frayeur en hésitant au point de ne pas savoir quoi dire et de ne plus le regarder, il était content du résultat. Ces paroles l’avait touché, visiblement sur ce point, ils étaient deux, deux à avoir donné un baisé à l’autre et ne pas le prendre à la légère. Assumer ses actes étaient important, mais à cet âge ce n’était pas facile, Lou et Yosuke ont fait preuve de franchisse alors qu’ils ne le sont, d’ordinaire, pas.

Yosuke reprit la parole, voyant que sa réponse ne venait pas. Il le regarda finalement, croisant son regard pour ne plus le lâcher. Il lâcha doucement sa main, Lou lui aurait bien sauté dessus, mais il était beaucoup trop apeuré et n’osait pas le faire de toute manière. Il se contenta de reprendre la main de Yosuke instinctivement puis de prendre la parole en même temps, rapidement, comme s’il allait s’envoler sous ses yeux. Puis se calma légèrement, reprenant bien son souffle pour être clair dans ses paroles.

« T...tu sais...j’ai pas vraiment l’habitude d’être aussi...amical...et docile avec les gens...alors je pense que...oui tu peux me faire confiance..p...puis pour le baisé je...moi non plus, je te l’ai dis...et je voudrais...je...je veux pas aller dormir je veux rester avec toi ! »

Cette dernière parole il l’avait dit un peu plus rapidement mais assez compréhensible quand même. Il tenait toujours la main de Yosuke le lâchant doucement en se mordant la lèvre, regardant autre part pour ne pas voir les yeux du garçon aux cheveux bleus après cet aveu.

Euphorie euphorie. Qu’est-ce que l’euphorie tout d’abord ? Un sentiment de bien-être ? De béatitude, joie, bonheur et autres synonymes ? Alors, oui, ça pouvait très bien définir l’état dans lequel il se trouvait, le petit Yosuke. Allez savoir pourquoi le fait de penser être le premier le réjouissait autant. Son grand sourire montrant toutes ses dents, le ton de sa voix… Facile à deviner. Il attendait juste qu’il lui confirme une de ses suppositions. Quand à savoir laquelle… Son premier baiser ou son premier baiser avec un homme ? Tu préfèrerais quoi toi, Yosu ? Ahah, la question débile…La première option, hn ? Lewis ne semblait pas avoir de problème avec les relations entre hommes, ce qu’il avait cru comme étant le contraire plus tôt. Vous vous souvenez, le porno à la télévision…Lorsqu’il s’était subitement rembruni. Donc, il devait s’agir d’autre chose. Quelques choses en rapport avec les cris ? Allez savoir quoi, il aurait beau chercher, il ne trouverait jamais, c’est comme ça, il devrait attendre que Lou veuille le lui raconter. En même temps, maintenant, Lewis lui paraissait moins intimidant…Différent après coup. Il aimait bien ce Lewis… Mais était-ce une facette ou bien son vrai visage ? Ca, il le découvrirait au fur et à mesure qu’ils passeraient du temps « ensemble », c’était trop tôt…Ensemble. Ensemble…Ense… Bon t’as fini oui ?! Hum, soit. Pour l’instant, il était gêné à l’inverse de Yosuke qui trouvait ça étrangement amusant et également adorable. Il espérait l’avoir un peu rassuré quand même, le pauvre…Le stresse qu’il a du ressentir. Ah s’il avait su le Yosu…Tu l’aurais embrassé de la même façon ?

Premier baiser tout simplement… ? Ainsi, il lui avait donné son… « Premier baiser ». En espérant qu’il avait apprécié. Il n’oserait jamais lui demander. De toute façon, il ne pouvait pas comparer, haha ! Pratique. Et il ne lui laisserait pas la chance d’aller essayer ailleurs. Pas pour l’instant. Rah, c’était adorable. Pourquoi il ne pouvait pas dire ça, lui aussi ? Salops de clients ! Rendez-lui ses baisers ! Comment ça, impossible ? Pfeuh…. Mais ce baiser échangé … Que signifiait-il pour Lewis ? Juste « comme ça » ? Sans suite ? Pour le fun, en sommes ? Etait-ce suffisant pour s’emballer comme tu le fais déjà mon Yosu ? Calme tes ardeurs… Le choque en sera bien plus douloureux si tu fonces trop vite vers le mur, tu dois déjà le savoir. Il ne regrettait pas de l’avoir fait car il y avait pris plaisir… Mais le doute venait gâcher ça. Encore des questions. Il en avait marre des questions, de se perdre dans ses pensées pour se demander « je dois dire quoi maintenant ? » « c’est comme ça que j’aurais dû faire hn ? » Se rassurant lui-même… Alors pourquoi tu le fais si ça t’énerve autant, hn ? Mais il ne pouvait pas s’empêcher, laissant le pauvre Lou pour réfléchir à tout ça. Aucuns sujets ne lui étaient venus plus tôt. Même pas un bien débile comme « j’aime pas les fleurs et toi ?» Et à Lou non plus apparemment. Si tu savais à quel point tu l’avais effrayé en agissant de cette façon Yosuke… Toi qui parle à tout bout de champs, tu restes silencieux plus de quinze secondes. Et quand finalement tu ouvres la bouche, tu doutes. Tu doutes ? T’es malade ? Que crois-tu qu’il va penser ? Idiot ! Tu ne sais vraiment pas t’y prendre. Quelques secondes s’écoulent… Et il poursuit ses paroles, soulageant Lewis, le mettant « sur le cul » comme on dit. Yosu, si tu avais tourné la tête à ce moment là… Tu l’aurais vu écarquillé les yeux, rougir et entrouvrir la bouche. Ca t’aurais peut-être un peu plus encouragé, tu ne crois pas ? Mais non, tu préfères fixer … Rien du tout. Je ne sais pas ce que tu cherches, mais tu le cherches bien, c’est un fait.

Et là, ton ventre s’était noué. C’est dur d’attendre une réponse, hn ? Surtout lorsque tu lui portes une aussi grande importance. Tu ressens ce que Lou a déjà ressenti. Il le fixait à présent, une lueur d’anxiété dans le regard. Mais il ne voulait pas l’entendre…Cette phrase qu’il redoutait… « on reste ami ». Alors il avait continué, préférant nettement ce prétexte à la « vérité » ( qu’il croit ) . Cette « vérité » qui le toucherait en plein cœur. Alors que le prétexte, même s’il penserait la même chose, serait plus détourné et moins directe, franc…Brute. Tu fuis mon Yosu. Encore une fois. Ca ne te mènera à rien.

A son tour d’écarquiller ses deux yeux vairons. Il avait relâché son poignet, l’autorisant à partir loin et lui… Lui… Il l’avait retenu. Pourquoi ? Un petit sourire discret réapparut sur ses lèvres, déjà plus rassuré grâce à ce contact physique. Ce n’était peut-être pas grand-chose pour Lou mais… Yosuke le remerciait intérieurement. Quant à sa réponse… Il fut surpris de son aveu, ne s’avant pas comment réagir sur le moment. Ca le touchait qu’il se « confie » à lui. Admettant ne pas être aussi amicale et docile avec quelqu’un d’autre. Han ! Son sourire bien à lui de retour, fièrement scotché à ses lèvres. Il pouvait lui faire confiance lui avait-il dit…Bien, Lou, il te la donne dans ce cas…Si ce n’était pas déjà fait. Prends en soin, d’accord ?

Hehe…eh… bon…bah… eto…Assis-toi…Tu vas pas rester debout.

Il se devait de répondre rapidement. Même si il aurait pu trouver mieux, j’avoue... Il laissa retomber sa main sur le fauteuil, le laissant s’asseoir lui aussi puisqu’il désirait « rester avec lui ». Ah, c’était trop mignon ~
Bon. Et ensuite ? Que signifiait sa réponse ? Qu’ils apportaient tous les deux de l’importance à ça. Après ? Devait-il considérer ça comme… Un début de relation ? Si vite ? Il s’étonnait lui-même. Qui vivra verra, pour l’instant, il ne savait pas définir ce qu’il se passait entre eux, bien trop flou dans son esprit.

Le silence reprit ses droits. Fichu silence. Yosuke était…Si si…Gêné. Une des seules fois où il le sera alors surtout profite du spectacle Lewis. Ses joues légèrement rosées, à peine visible mais bien présent… Cette situation était nouvelle pour lui aussi. Il découvrait. Oui, il avait eu d’autres expériences mais c’était loin de ressembler à son travail tout ça. Pas besoin de parler ou de s’exprimer, ils se déshabillaient et voila, vous connaissez la suite…Galipettes, argents, au suivant ! C’était bien plus facile. Tandis qu’ici, il n’allait pas lui sauter dessus pour lui enlever ses vêtements. L’embrasser ? C’était normal, de faire ça… Non ? Aaah non, il était trop gêné. Un câlin peut-être ? Pareil … Ahah… Il était dans la mouise maintenant. Assis, se mordant discrètement la lèvre inférieur et laissant le silence emplir la pièce. Deux fois en une soirée, c’était un exploit. T’as vu l’effet que tu lui fais ? Profite de ses moments de tranquillité Lou car quand Yosu reprendra son attitude trop familière et « je saute sur tout le monde », osef si tu n’aimes pas… Bah le silence, tu le regretteras, tu verras !

Eh, c’est qu’il commence à stresser le Yosuke. Il détestait être comme ça. Il continuait de le regarder cependant et baissa finalement son regard vers la main de Lou… Il la prend ? Il ne la prend pas ? Oui ? non ? Non ? Oui ?… Moment d’hésitation intense… Comme dans les films vous savez, il bougea légèrement sa main vers la sienne, ses doigts frôlant presque les siens… Encore un peu et…

RAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!! … Je sais pas comment agir ! Dis-moi toi…

Ca y est, il pète son câble, le p’tite gosse ? Mais enfin Yosuke ! On croirait une adolescente lors de son premier flirt merde ! … Ah mais en faite… C’est ton premier… AHAH… C’est marrant tiens. Toi, qui n’a plus de honte et qui, je pensais jusqu’à ce jour, plus de gêne… Tu me surprends post après post.
Il venait de rompre le silence présent depuis quelques minutes déjà, se penchant légèrement en avant et prenant sa tête entre ses mains. Une façon comme une autre de relancer la discussion non ? Il n’en pouvait plus de cette ambiance oppressante. Il fallait détendre tout ça.. Mais de quelle manière pouvait-il faire ça? Pas en hurlant subitement comme tu viens de le faire, tu vas lui faire avoir un infarctus à son âge, baka. Autrement. Je sais pas moi, fais fonctionner ta cervelle pour une fois ! …
Lou ? T’as pas une idée ? Le silence est entraient de le bouffer…Sauve-le.

Yosuke semblait être content. Apparemment le fait d’être le premier à avoir poser ses lèvres sur celles de Lewis le rendait particulièrement heureux. Pourquoi ? Etait-ce réellement si important ? D’autant que, s’il n’avait pas eu de premier baisé, il avait eu autre chose de moins glorieux en revanche...mais ça, il ne le dira qu’une fois le moment venu. Ne pas précipiter les choses étaient l’une des règles que Lou s’était fixé. Le japonais ne savait pas encore s’il s’agissait d’un premier baisé tout court ou bien avec un homme, amusant de voir qu’il était content d’être simplement premier, quel que soit la réponse de Lou ! D’autres par, il semblait réfléchir. C’est vrai qu’il y avait un problème. L’anglais avait éteint la télévision quelques instants avant, par rapport aux cris ? à la relation homme/homme ? Il frissonna, espérant que Yosuke ne le lui demandera pas, bien que ce soit normal de savoir, du moins pour ce qui est de leur relation, ou plutôt...futur relation ? Aussi, ce changement d’attitude était totalement troublant, témoignant qu’il avait un « problème » avec les gens, et une fois de plus la peur de devoir répondre à une interrogation sur ce fait le fit se mordre la lèvre. Qu’en sera-t-il quand vous serez ensemble Lou ? Tu agiras de la même manière avec tout le monde ou simplement avec Yosu ? Ensemble, tu n’as jamais été aussi proche de quelqu’un mis à part de ta sœur Lou , n’est-ce pas ? Alors qu’est-ce que cela te ferait ? Ce qui est sûr, c’est que, manquant d’amour, tu n’hésiteras pas à être collant et voir même...trop ! Mais ça, tu ne t’en rendra pas compte, d’autant plus que tu te ficheras des gens, du moment qu’ils n’atteignent pas ceux en qui tu crois. Et si l’on s’en prenait à eux...une fois de plus, Lou se rembruni légèrement, il envisageait l’avenir sous tous ses angles sans remarquer que Yosuke attendait une réponse. Il rougit, écarquillant les yeux et finalement lui avoua qu’il était le premier « tout simplement » avait-il ajouté.

Tu es bien curieux Yosuke, mais ce n’est pas pour déplaire à Lou, sauf bien sur si tu demandais certaines choses...quoi qu’il en soit, ton audace finira peut-être par débloquer un peu Lou et lui ouvrir les yeux à ta manière sur le monde qui l’entoure, lui montrer qu’il n’y a pas que le « mauvais côté des choses ». Je me demande néanmoins comment réagira Lou lorsque toi, tu lui diras la raison pour laquelle tu étais ici, puisqu’à la base, c’est ce que vous vouliez savoir chacun l’un sur l’autre n’est-ce pas ? D’autre part, resteras tu aussi proche de Lou lorsque toi tu apprendras le côté sombre de son passé ? L’accepteras-tu Yosuke Takeda hm ? Pour Lou, ce qui est sûr c’est que pour une fois, Lou avait décidé d’avancer sans se préoccuper des futurs conséquences. Il voulait être avec Yosuke, mais jamais sans sa permission, ça va de soi ! Alors que, normalement dans ce genre de situation Lou, tu devrais plutôt faire attention, car si tu te brules, tu n’effaceras pas la douleur aussi facilement que si tu t’étais pris un mauvais coup. Passons. Lewis ne pouvait détacher ses yeux du visage de Yosuke, il aimait énormément ses yeux, peu banal en effet, et rieurs, presque innocent, sur un visage d’enfant cependant presque homme. Un adolescent, un homme, un magnifique homme. Des cheveux en batailles, quelques mèches rebelles, une peau blanche comme la sienne, cependant peut être un peu moins que lui. Tout lui plaisait en lui pour le moment. Mais ces yeux, c’était quelque chose, il ne pouvait plus s’en détacher. Enfin, il rougit essayant de paraitre moins captivé, mais que voulez-vous, ce n’était pas vraiment possible. Lou était mort d’inquiétude de connaitre la réponse, mais petit à petit, il réussirait à persuader Yosuke, quel que soit la raison du « non ». Il n’aimait pas se faire de fausses joies, ce pourquoi il était si négatif, bien qu’il espérait le contraire. D’ailleurs, c’était la première fois que le jeune homme aux cheveux bleus le faisait attendre. Vengeance ? Ou bien signe que la décision n’était pas à prendre à la légère ? En tout cas, aucun sujet n’était abordé, même le plus ridicule qui soit ! Yosuke avait tourné la tête, Lou lui, avait eu du mal à le supporter, non, ne cache pas tes yeux, il va pleurer de ne plus les voir ! Enfin, Lou se décida à ouvrir la bouche pour lui dire finalement ce qu’il en était.

Il vit l’œil du profil qu’il pouvait entrevoir de Yosuke s’agrandir lorsqu’il s’était saisit de la main de Yosuke. Puis il tourna finalement la tête, et un petit sourire gêné avait fait son apparition, content de pouvoir revoir les deux yeux, enfin ! Le sourire de Yosuke était de retour, et Lou se mordit la lèvre, ne voulant pas rire tellement il était content de le voir ce sourire...il n’avait jamais vu quelqu’un sourire autant ici, et même si un an vous parez court, pour eux c’est un enfer. Finalement, il lui ferait confiance. Il n’est pas possible même pour un acteur de jouer avec les sentiments ainsi, passer de l’angoisse au rire était certes faisable, mais jamais sans que la pupille ne se trouble, et celles de Yosuke s’étaient belles et bien troublés. Par conséquent, il lui ferait confiance. Pas d’inquiétude donc pour que Yosuke soit trahit, il faudrait réellement une éternité, puisque Lou ne se donne pas sur un coup de tête. Il faisait confiance à son « instinct » ou peut être simplement à son « cœur » pour une fois. Quoi de plus puissant que ce qui vient du cœur ?

Lou rougit et s’assit aussitôt, à côté de Yosuke, attendant que celui-ci parle, mais en vain. De toute manière il n’avait qu’une seule envie : rester contre lui, ou à côté de lui. Rien n’avait été dit pourtant, c’est vrai, rien du tout. Est-ce qu’ils étaient ensemble ? Lou rougit à cette pensée. Il avait lâché la main du japonais, mais il voulait la reprendre. Aucun des deux ne semblait vouloir parler, alors Lou ouvrit la bouche finalement pour le lui dire, non en fait il l’ouvrit mais ne dit rien pour le moment...un peu gêné, attendant que son cœur se calme étant donné qu’il était assez proche de Yosu et qu’il se remémorait son « dernier rapport » si l’on puis dire cela comme ça. Il serra ses points sur ses genoux, plissant les yeux quelques instants pour essayer de ne plus y penser. Il se dit « pas maintenant, Yosuke ne m’a jamais frappé, ne m’a jamais parlé et il m’accorde sa confiance, alors non, je n’ai rien à craindre, de toute manière je n’ai plus rien à craindre depuis longtemps... » puis il se détendit.

Il regarda Yosuke, attendant qu’il parle mais non, cela bizarrement lui paraissait peu habituel. Il crut comprendre que le jeune homme était bavard, qu’il n’aimait pas le silence, et celui-ci n’était ni stressant, ni angoissant ni terrifiant, il était juste...embarrassant. Le silence, est ce que Yosuke le laissait s’installait pour les mêmes raisons que lui ? Lou compris en cela que lorsque, à l’avenir, Yosuke se terrait, se serait parce qu’il n’est pas dans son assiette ou bien...qu’il boude ? Lou sourit une nouvelle fois. Il se demandait à quoi pouvait bien penser le garçon aux yeux vairons. Il n’aimait pas rester trop longtemps sans les regarder, d’ailleurs il était prêt à le lui dire, mais encore une fois aucun son ne sortait. Fichu blocage ! Ta timidité te perdra Lou, espérons que ton amant finira par te rendre un peu plus social, un peu moins timide et beaucoup plus heureux que tu ne l’es ? Qu’en penses-tu ?

Lou sursauta lorsque Yosuke prit la parole, il écarquilla les yeux, le regardant faire, qu’est-ce qu’il avait fait ? Pourquoi ce « dis-moi toi » à la fin ? Lui ? Parler ? Mais il ne savait même pas comment s’y prendre ! Oh ? Serait-ce possible que ce soit ta première relation Yosuke ? Lou sourit, appuyant finalement sa tête sur l’épaule de Yosuke. Il attendit un instant, voir comment il réagissait puis finalement, c’est en rougissant qu’il releva légèrement son visage pour pouvoir lui parler :

« dis Yosuke...ça n’a pas été formulé mais...au cas où ce ne serait pas assez clair...est-ce que...tu veux...sortir avec...moi ? »

Lou se redressa légèrement, complètement rouge. Il attendit la réponse de Yosuke, honteux de son geste, de cette demande subite, sans près avis, de ce...de cette familiarité ? Il regarda Yosuke cependant, rouge et les yeux tremblant. Pourquoi ? Parce qu’il avait peur une nouvelle fois, mais surtout qu’il se sentait honteux et espérait ne pas paraitre ignoble aux yeux du garçon qu’il aimait. Il se reprit, tant pis pour les autres questions qu’il avait en tête, il était déjà assez gêné comme ça sans pour autant devoir en rajouter ! Le silence s’installant de nouveau, Lou reprit la parole avant qu’il ne revienne, ne voulant pas de nouveau se replonger dedans et finir par s’ennuyer de Yosuke, bien que ça n’arrivera pas pour lui, il ne voulait pas le voir aller dormir.

« Y....Yosuke...est-ce que...tes yeux sont...comme ça depuis ta naissance ? »

Peut-être que si Yosuke n’était pas aussi gêné que lui, il lui demanderait et lui dirait ce qu’il avait pensé, de ses yeux, et également de cette attitude timide qui ne ressemblait pas du tout au jeune japonais. Alors, qui finira par faire craquer l’autre ?

Ainsi, assis l’un à côté de l’autre, ils allaient restés là, à parler… Hm bien sûr, Yosu aurait tout autant aimé dormir dans ce fichu canapé l’un dans les bras de l’autre mais…. Il le reconnaissait lui-même, c’est futile. Futile et débile. Puisque dans les heures qui suivraient, ils se feraient surprendre et réveiller par un amas d’élèves. Y a mieux comme réveil, admettez… Le lit de chez ses parents lui manquait parfois… A qui ça ne manquerait pas un bon lit une fois avoir passé deux ans dans une usine ? A Saido, c’était le luxe et chez lui, le paradis. Qu’il ne connaîtra certainement plus, trop enfoncé dans l’enfer, trop ami avec Satan pour qu’on lui laisse remonter la pente à son bon vouloir. Il avait creusé son propre puits, fière de son travail et ne se rendait pas compte du monde au-dessus de lui. Il manquait quelqu’un… Quelqu’un qui pourrait lui tendre l’échelle de secoure, qui le ferait sortir de son trou pourri. Lou, tu ferais ça pour lui ? A moins que tu n’as rien compris à mon baratin…Tout à fait probable. Seras-tu capable de le sortir de tout ça ? De lui ouvrir les yeux…Lui faire comprendre que la vie ne se limite pas à ses… « Passe-temps ». Et si mon Yosu, il y a autre chose que sex, drug & fun dans la vie.

Soit ! Lou s’était assis à ses côtés. Un pas en avant pour le p’tit couple, yay…Hum. Et le silence dans l’aiiir. Encore et toujours. Faute à Yosu tout ça. Si si. C’est que, en plus, il s’en voulait de ne rien dire. Lewis ne devait attendre que ça…Et il ne faisait / disait rien. Baka Yosu, parle, toi qui a la langue bien pendue ! Si pendue qu’elle ferait fuir les paresseux. Mais non. Il n’ouvrira la bouche que plus tard… Secondes ? Minutes ? Il n’avait plus la notion du temps. Pour presque hurler en plus ce qui valut un sursaut de la part de l’anglais, sa tite caboche entre ses pattes. C’est rien Lou-chan, juste… Il s’en veut contre lui-même alors il pète un câble. Ca arrive, tu t’y feras tu verras. Allez savoir pourquoi il avait ajouté « dis-moi toi » alors que Lou était tout aussi silencieux que lui. Il avait espéré… Espéré quoi ? Qu’il trouve un sujet ? Qu’il lance la discussion ?

Il tourna doucement la tête vers Lewis… Sentant la sienne sur son épaule. Geste qui l’apaisa une nouvelle fois, oubliant ses fichues pensées aussi emmêlées qu’un sac-de-nœuds. Il le regardait juste bien que ne pouvait presque pas apercevoir son visage. Il se détendit.

Sortir ensemble…Il venait de lui proposer de sortir avec lui. En même temps, c’était bien logique et au moins il saurait où ils en sont…Et pourrait définir ENFIN cette relation qu’il entretenait avec Lou depuis quelques minutes. Depuis le baiser échangé en fait. Il te proposait d’éclaircir les choses. Mais ça serait ta première fois. Une nouvelle « expérience » pour toi. Se comporter en « petit ami »... Ce qui impliquait toutes sortes « d’attention » si je peux dire. Se tenir la main notamment… Ce que tu n’as pas réussi à faire juste à l’instant. Yosu, seras-tu bloqué par ta gêne ? Tu gâcherais cette relation alors reprends toi bon sang. Ta réponse ? A ne pas prendre à la légère mon Su-chan même si elle paraît évidente tout à coup. Enfin pour lui.

Lou semblait… Hm… S’il en juge par ses rougeurs aux joues et ses yeux légèrement tremblants…Aurait-il peur d’un refus ? Après ce qu’il venait de se passer, il ne se doutait pas de la réponse de Yosuke ? Bon, tout le monde n’est pas comme ça dans Saido Ori. Certains…Oui certains se seraient amusés à détruire le pauvre Lou… Abusé de sa confiance. Un refus, ça fait toujours mal. Ou du moins, Yosu l’imagine puisqu’il ne l’a jamais « vécu ». Ca le faisait légèrement sourire de voir qu’il n’était pas plus à l’aise que lui et s’empressa de répondre, ne voulant pas trop le faire patienter puisqu’il comprenait le stress, l’angoisse ? Qu’on ressentait à ce moment.

Hai Lou-chan… « On sort ensemble » ~ … Enfin je crois ?

Entre temps, il avait osé reprendre sa main dans la sienne et entremêler leurs doigts en plus. Après tout, ils étaient tout deux gênés de cette situation et Lewis, lui, avait eu le courage de lui demander clairement. Ca le rassura un peu mais après tout, c’était leur « première » fois de chaque côté, autant Lou que Yosu. Même s’il n’osait l’avouer… Et puis, de toute manière, Lou devait s’en douter rien qu’en l’observant.

Et puis, vint une question…Des plus particulières. Souvent demandée et pourtant, à cet instant précis, il ne s’y attendait pas. La stupeur se lisait dans ses dits yeux puis un sourire amusé fleurit sur ses lèvres. Lou serait intrigué par ses yeux ? Automatiquement il ferma son œil aux teintes jaunes, le plus étrange selon lui, portant sa main à son hauteur. Toujours ce même sourire pendant quelques minutes, Yosuke faisait le pour et le contre ? Avouer ? Ou le laisser découvrir ? Finalement, il abaissa sa main en soupirant, ses deux yeux à nouveau bien distincts.

Mes …yeux ? Han…Ben écoute ~… Que crois-tu Lewis ? Lentilles ? Génétique ? hn ? J’ai pour habitude de pas y répondre, à cette question…M’enfin, tu finirais par le découvrir de toute façon…

Si jamais cela dévient sérieux… Car on ne peut pas porter des lentilles toute une journée, forcément, il le découvrirait. Qu’il le constate ou qu’il lui dise, cela revenait au même juste qu’entre temps, il pouvait le faire languir.
Il marqua une pause, le temps pour lui de se rapprocher de Lewis, ses cheveux frôlant sa joue et ses lèvres assez proches de son oreille pour pouvoir lui susurrer quelques mots.

Au-then-tique …. Ou peut-être pas ?

Mahaha… Il était fier de son coup, le petit Yosuke… d’abord il lui faisait croire qu’il allait révéler son « secret » mais au final, il embrouillait encore plus la situation. Enigmatique tout ça, ne ? Il s’écarta non sans faire une léchouille à son oreille, plus par amusement et regarder sa réaction que pour autre chose et reprit sa position de départ : bien callé dans le divan, sa main serrant toujours la sienne. A force, on s’y habitue.

Ne Lou-chan…Tu veux faire quoi ?

Question idiote ? Non mais sait-on jamais, il a peut-être une idée à soumettre. Sans lâcher sa main, il croisa les jambes sur le fauteuil, assis en indien. Il aurait bien proposé un câlin mais… Il ne voulait pas lui faire peur en lui sautant dessus… Ca serait vachement idiot..Non ?

Assis sur le divan, devant une télévision sans images puisque celle-ci était éteinte, une légère lumière tamisée pour suffire à deviner la présence de l’autre, Lou était anxieux. Loin d’avoir peur, cependant, se sentant tellement bien qu’il aurait voulu que ce moment ne se termine jamais. Mais il fallait bien mettre fin à cet instant magique pour lui, et surement pour Yosuke, étant donné qu’ils devaient tout deux aller se coucher au risque d’attiser la curiosité le lendemain d’autres élèves, et, quand bien même ils se lèveraient tôt, susciterait de nouveaux sujets alléchants au prêt de leurs camarades. Enfin, Lou serait dérangé, ne voulant pas que d’autres percent à jour l’image du jeune homme noble qu’il s’était efforcé de mettre en place. En un sens, Lewis était ce personnage, mais seulement en apparence, puisqu’il laisse entrevoir une toute autre personne, plus aimante, plus aimable et peut-être bien même plus chaleureuse. Sera-t-il un jour cette personne sans avoir besoin d’imposer cet élan de mauvaise foi humaine avant ? Yosuke, es-tu capable de faire prendre conscience au jeune homme anglais qui se tient à tes côtés que le monde n’est pas si laid qu’il le prétend voir ? De même, lui réussira-t-il à te mettre sur une voie plus correcte ? La question principale se résume donc en une seule et simple interrogation : Verrez-vous le monde de la manière la plus juste qui soit et avec le même regard ?

Le silence avait repris ses droits dans le salon, alors que les deux étaient assis l’un à côté de l’autre. Lou ne pouvait s’empêcher de river ses yeux sur ceux de Yosuke, ce jaune l’intriguait et se bleu différent du bleu de ses yeux le transperçait littéralement. Quant à ces cheveux, bleus également, Lou se demandait pourquoi il les avait teint de cette couleur. A cet instant précis, l’anglais sursauta à cause d’un cri du japonais qui semblait ne plus savoir quoi dire et cela devait l’énerver tout comme le silence perturbait Lewis. Etrange comme l’amour change un être, d’ailleurs nous pouvons en voir les prémices chez Lou, lui qui aime le silence le déteste en compagnie de Yosuke. Il sourit et finalement posa sa tête sur l’épaule de son cadet, frôlant de sa main celle du jeune homme. Un énorme pas pour lui, aucun thérapeute ou psychiatre n’était parvenu à le toucher, du moins à pouvoir lui tenir la main, à le faire avancer, à lui faire oublier son traumatisme. Ne dit-on pas que l’amour et la meilleure des cures ? Quoi qu’il en soit, il finit par demander si c’était officiel, s’ils étaient ensemble. Une autre question lui vint encore, mais, pour le moment le doute s’installa de nouveau, la peur que Yosuke ne décide de revenir en arrière pour lui dire clairement « non ».

Ses yeux s’étaient relevé, il se mordait la lèvre inconsciemment, le cœur battant à tout rompre, la gorge serrée, l’asphyxie en quelque sorte pendant ces minutes qui paraissaient se prolonger en une éternité. S’il n’avait pas eu confiance, s’il n’avait pas laissé son cœur se charger de tout pour une fois, Lou aurait été certain que Yosuke lui aurait fait mal. Yosuke était donc quelqu’un de spécial à ses yeux, loin de ceux qui auraient pu le toucher en plein cœur, si, bien évidemment il avait accordé sa confiance naïvement à tout le monde, il ne serait pas « vivant » s’il avait agi de cette manière depuis le temps qu’il est à Saido Ori. Mais la question n’est pas là. Pourquoi Lou doute-t-il alors ? Tout simplement parce la réponse du japonais dépendait entièrement de la suite de son existence. En effet, qu’il dise non lui ferait mal, bien entendu, mais il ne renoncerait pas. En revanche, qu’il dise oui lui apporterait peut être plus de souffrance qu’il n’en a déjà vécu ? C’était la vision de ce cher Lewis, il avait tout simplement peur d’aimer. Néanmoins, le fait qu’il en soit arrivé là le rassurait, il avait pour une fois l’envie de ne pas croire à ses fichus principes qui étaient susceptible de le faire passer à côté de la plus belle expérience de sa vie.

Soulagé, du moins partiellement de ce semblant de réponse, puisqu’en fait Yosuke lui retournait la question, Lou sourit timidement puis il écarquilla les yeux, surprise en sentant les doigts de Yosu s’entremêler aux siens. Il comprit que pour Yosuke c’était une réponse positive, et également qu’il n’avait peut-être pas beaucoup d’expérience. Il était bien ainsi, contemplant ces yeux qui le troublait tant. Rien qu’en les voyant, il savait qu’il ne pourrait rien cacher à son amant à présent. Ce n’était pas pour lui déplaire, une personne de confiance était d’autant plus rare dans cette établissement qu’à l’extérieur de celui-ci. C’était, hormis des morceaux qui restent de sa famille, l’unique pièce en qui il pouvait avoir confiance était sa sœur bien entendu, mais hormis celle-ci, il n’y avait eu personne jusqu’à ce jour. Croyez-vous toujours en l’amour ? Au destin ? Au hasard peut-être ? Ce qui est sûr c’est que l’on ne peut que constater les faits, Yosuke était spécial. Existe-t-il un être spécifique pour chacun d’entre nous ? Ou bien pour certaines personnes, en ce cas, pourquoi elles et pas les autres ?

Cessons donc ces questionnements philosophiques. Lewis ne pouvait détacher ses yeux de ceux de Yosuke et lui demanda finalement ce qu’il en était, réels ? Ou bien factices ? Lou se laissa faire, voyant parfaitement la silhouette de Yosuke s’approcher de son visage, il ne bougea pas, le rythme de son cœur toujours bien distinct et rapide, le laissant répondre doucement tandis qu’il appréciait le contact bien que légèrement effrayé. En même temps il se rappelait un certain passage dans sa vie, 3 hommes, trois adolescents à vrai dire qui lui avaient fait du mal, toujours cette même crainte. Il rouvrit les yeux et constata qu’il s’agissait simplement de Yosu, sa voix le réveilla de son hypnose avec douceur, le ramenant dans une réalité un peu plus sensuelle, plus réconfortante.

Authentique ? Faux ? La réponse du japonais ne l’éclairait pas plus que cela, mais, il pensait que le soir, à une heure avancée de la nuit, Yosuke ne devait pas porter de lentille non ? Après tout, déduction logique, mais qui pouvait s’avérer fausses étant donné qu’il n’y avait pas de preuve. Qui lui disait que le garçon n’avait pas oublié de retirer ses lentilles ? Lou laissa échapper un petit cri, sentant Yosuke aussi proche de lui, d’autant plus qu’il venait de passer sa langue sur son oreille ne l’avait pas laissé indifférent. Il se replaça correctement tandis que, instinctivement Lou avait placé sa main libre sur sa bouche, honteux d’avoir laissé échapper ce misérable son témoignant de son attirance vers Yosuke.

Le jeune homme posa une question, idiote certes, mais pas tant que ça, elle permettait à Lou de se reprendre, une nouvelle fois. Décidément, Yosuke libérait Lou de l’emprise de son image de ténébreux coincé et par la même occasion des démons de son passé. Alors, vous ne croyez toujours pas au pouvoir de l’amour ? Passons. Lou se mordilla la lèvre, levant ses mufles pour s’asseoir lui aussi sur le canapé sans le salir puis rougit de nouveau en retirant sa main de sur sa bouche. Il n’avait pas réellement d’idée, si ce n’était se caler contre Yosuke et lui demander s’il était conscient ou non de ce qu’il avait fait à 2 reprises. Mais il ne le dira jamais, ô grand jamais n’avouera qu’il avait besoin d’aide.

Lui vint alors en tête le début de leur rencontre, il se rendait compte qu’il n’avait plus envie de découvrir, de chercher ou de fouiller par le moindre moyen existant la raison de la venue du jeune japonais ici, il voulait tout simplement avoir confiance en lui et serait patient. Bien sûr, sa curiosité elle, ne s’était pas évanouie avec quelques principes transformés petit à petit en d’infimes poussières par ce qu’apportait le jeune homme à Lewis, mais simplement, il n’avait juste plus envie de se battre pour un but qu’il pourrait atteindre de la manière la plus douce qui soit : la confiance. La plus sûr également ? Qui sait. Dans un élan d’affection, il voulut avancer vers Yosuke pour se caler contre lui mais finit par se raviser, ne sachant pas si lui le voulait. Il préféra donc ouvrir la bouche, même si cela était assez difficile.

« j...je...hm...est-ce que...tu veux..bien... »

Son souffle se brisa, il commença à trembler légèrement. C’était assez difficile d’accepter d’être entre les bras d’une personne après tant de temps. Il ne recula pas pour autant, se mordant de nouveau la lèvre, le regardant dans les yeux pour se donner un peu de courage, puis finit par pencher la tête sur le côté en serrant un peu ses mains, oubliant qu’il avait l’une des mains de son aimé dans une des siennes.

« t...tu...veux bien...me...faire un....câlin ? »

Il respira un peu mieux, soulagé d’avoir enfin osé le dire. Néanmoins, son cœur restait serré lui, toujours dans le doute que Yosuke refuse, ou ne soit pas réellement prêt, d’autant plus que Lou ne donnait pas forcément l’envie de le prendre dans ses bras, lui qui avait paru si froid, si noble, si impressionnant était à présent le plus faible des deux, à la limite de se briser comme une poupée de porcelaine. Il était tout à fait semblable à une poupée. On pouvait le casser physiquement, mais le mental, lui, il avait suffi d’une seule fois pour qu’il ne le soit plus. Il n’avait plus peur du viol, il était juste...troublé. Yosuke, t’en servira-tu comme une arme ? Comme un pantin ? Ou bien le protègeras-tu ?

Tout ça… Tout ce qui lui arrivait à l’instant. C’était bien. Trop bien… Trop parfait pour être vrai. Utopique. Quelque chose devait clocher et allez savoir quoi. Quelque chose allait sûrement lui retomber sur la face ! Mais cette même question revient, « quoi ? » Etre si heureux t’étonne autant mon Yosu ? Ta rencontre avec Lewis t’as, en quelque sorte, bouleversé, ne ? Il ne s’y attendait sûrement pas, pas ce sentiment qu’il avait connu il y a de cela plusieurs années. Ce sentiment…Enfin partagé. C’était tout autre, comme si il le redécouvrait pour la toute première fois. Incomparable. Autant la première fois tu avais souffert de le nier autant maintenant… Pouvant en profiter pleinement…tu avais une petite crainte de ce qui allait se passer. Pourtant, ça n’allait pas l’arrêter… Ca ne valait pas la peine de stopper net leur relation pour sa dite crainte de l’avenir, non ?

Mais…Tout s’était passé…Vite. En même temps, faut-il prendre son temps pour tomber amoureux ? Apprendre à le connaître ? Ils auront tout le temps de le faire… Après…Et si ça ne colle pas ? Cette question, on la met au tiroir pour l’instant. Ce genre de question ne traine pas dans sa caboche, Yosu c’est « on verra bien ! » ou « au jour le jouuur ! »… Et aussi « forever ». Il aime bien aller vite, parfois il s’emporte… Un peu trop, j’avoue.

Que soit ~ Le moment de gêne commençait peu à peu à le quitter. Il venait de lui prendre la main, une étape de plus et très importante pour lui, entremêlant même leurs doigts. Comme…Un couple. Il était son…Petit copain…Amant ? Peu importe le terme, c’est mot sonnait étrangement. Très tactile, Yosu aime le contact physique…Alors sentir sa main dans la sienne…Mrawr. Disons…que… Ca lui mettait l’eau à la bouche, huhuhu ? ( les pervers, dehors ! ) Il aimait cette sensation ayant même l’impression que sa chaleur corporelle était légèrement plus chaude que celle de l’anglais… Ou c’était l’inverse ? Il attendrait patiemment qu’il l’autorise un peu plus. Parce que c’était leur première relation mais que dans le cas de Yosuke…Disons qu’il connaît le contact physique.

C’était d’ailleurs étonnant qu’il ne soit pas tombé amoureux d’un/une de ses clients. Mais il avait fait attention à protéger son petit cœur, n’immisçant pas ses sentiments dans son travail. Il s’autorisait seulement de l’attirance physique quand son/sa compagnon/compagne l’intéressait. Assez rare… Généralement, les mecs qui viennent vous voir ne sont pas des plus charismatique. Une fois de temps à autre… Quand la personne en question n’était pas un salop de première ou une brute qui s’amuse avec vous comme un jouet avant de passer au suivant. Le joli compte tout rose où le prostitué se fait secourir par un beau jeune homme friqué, ça n’arrive que dans les films vous savez. Comme quoi, Lou, ce n’était pas un jeu et c’était une personne en laquelle il avait confiance. Il portait de l’importance à ce genre de relation et il tâcherait à être…Le plus supportable possible. ( C’est vit dit… ). Yosuke sait très bien… Que point de vue son caractère… On aime ou on n’aime pas.

Tout comme ses yeux. Il est également question de goût, il ne forçait personne à le regarder ou même lui parler. A espérer que Lou les appréciait…Sinon, cela poserait problèmes, loin de savoir ce qu’il pensait de lui. Il aimerait connaître ses pensées, ses avis, ses sentiments…Mais à croire que ce serait trop facile, Yosu devrait prendre son mal en patience. Et Lou aussi. Il ne lui fournirait pas de preuves, le laissant se torturer l’esprit sur la question « Authentique ou pas ». Pas si facile à deviner, n’est-ce pas ? L’enquête de ses yeux vairons. Pour une fois, ça ne l’avait pas agacé car il en avait profité pour l’effleurer, frôlant sa joue et sur ce qui est du petit coup de langue sur son oreille… Un petit bonus pour lui-même, souriant de plus belle en l’entendant crier…Ce qu’il prenait plus pour un gémissement de plaisir et ainsi , confirmant l’idée qu’il ne le laissait pas indifférent. Il s’écarta doucement, pas de geste brusque, constatant qu’il l’avait troublé. Hn…Avait-il réellement bien fait… ? Pas la peine de te remettre en question mon Yosu, ce qui est fait, est fait ! Puis tu ne vas pas t’excuser pour un truc au quel tu y as pris plaisir hn ? Et visiblement, Lou aussi…

Sa question « idiote » … nan mais oh ! Elle n’est pas idiote d’abord ! Elle est même très utile, permettant à Lewis de se reprendre et dissiper la gêne. Donc une bonne chose. D’accord, il y avait plus intelligent. Il y a toujours plus intelligent. Il aurait aussi pu faire un effort…Mais roh, il est tard, de plus en plus crevé, il se montrerait plus dynamique demain, promis.

Il attendait « patiemment » ses idées. Pas qu’il s’ennuyait, hn ! Mais histoire de passer le temps de façon… Euh … Constructif ? Agréable ? Et ….C’est fou mais à chaque fois qu’il l’entendait bafouiller, son « n’amoureux » ( petit surnom affectueux ?), il trouvait ça trop adorable et il se demandait à la fois pourquoi il était tout aussi hésitant. Est-ce qu’il voulait bien… quoi ? …Omg l’expression trop kawaii ! C’est vil ce genre de chose ! Plus attendri, il l’imita sans le vouloir, mordillant sa lèvre inférieur lui aussi. Patience Yosu, attend qu’il termine sa phrase pour lui sauter dessus, neh.

Câlin. Seul mot qu’il retenu. Ils avaient donc eu la même idée sur le moment. Ahah, ils sont donc faits pour s’entendre ! C’est tit pas merveilleux ? Maintenant… Vu comment ils étaient tous les deux assis sur le divan, difficile de trouver comment lui faire un câlin. Ahah… Yosu maladroit, j’aurai tout vu… Il tenta de bouger mais se ravise à chaque fois, râlant tout seul. Première fois qu’il galérait tient… Bon ! Tant pis! Il ferait comme son idée qu’il trouvait futile et débile…S’pas rav, ça lui plaisait mieux de toute façon.

S’appuyant sur ses mains tout en conservant celle de Lou, il approcha son visage du sien, souriant doucement pour le rassurer, quand même. Il n’allait pas le bouffer non plus et il ne voulait pas lui faire croire ça.

Hai…Moi aussi je veux un câlin.

Un léger souffle. Un murmure. Ses deux yeux vairons rencontrant ceux de l’anglais, une nouvelle fois. Ce même contact visuel qui l’hypnotisait à chaque fois, ne s’en lassant pas. Il avança doucement, le poussant par la même occasion, jusqu'à le faire tomber dans le fauteuil en même temps que lui se rapprochait de son corps. Il lui laissait le temps de se rendre compte de ce qu’il faisait, le laissant l’arrêter s’il ne voulait plus. Continuant en jugeant qu’il l’autorisait, se calant finalement contre lui, Il glissa ses bras autour de sa taille.
Un câlin à la Yosu, plus ou moins ? Osef l’amas d’étudiants, ils ne comptaient pas (encore) s’endormir là, juste le temps d’un câlin.

Neh Lou-chan…Maintenant…Enfin je suppose que la prochaine fois… Je pourrais le faire sans te le demander, hn ? Que ce soit te câliner, te tenir la main ou bien… t’embrasser ? ne ? Ca fait ce genre de chose un couple, généralement. Je crois.

Encore ce sourire qui ne se décrochait jamais de ses lèvres …Quoi que, tout dépend de la situation. Mais pour une fois, il souriait…pas parce qu’il est shooté, pas non plus parce qu’il se force à paraître aguicheur…Tout simplement heureux ?

Le fait étant que Lou se soit épris de Yosuke aussi rapidement pouvait laisser croire à une manigance, une tromperie de sa part mise au point dans le but de mieux étreindre sa proie. Mais, le fait qu’il se laisse voir aussi docile et inoffensif qu’il est réellement physiquement laissait entendre le contraire. Pouvions-nous croire à cette supercherie ? Ou bien Lou était-il réellement tombé sous le charme du beau japonais ? Allez donc savoir ce qui avait pris à ces deux jeunes inconscients de se plonger dans un amour qui n’aboutira peut être pas à ce qu’ils auraient espérer atteindre. Quoi qu’il en soit, la question n’est pas de prendre connaissance des raisons qui on eu pour conséquences d’enticher Lou à Yosuke mais de savoir comment allaient réagir les deux jeunes hommes. Aussi bien le jeune anglais effrayé par la moindre caresse déplacée ou un peu trop rapidement exécutée que le japonais tout aussi jeune que lui et plus dévergondé, cependant n’ayant, d’une part, aucune connaissance de ses propres sentiments envers son compagnon de canapé, et d’autre part aucune expérience en matière de relation touchant à l’affection et non pas au plaisir.

Sa main frôla la sienne pour finalement s’en saisir. Lou, à ce geste avait frissonné, prenant sur lui pour ne pas retirer sa main. Mais lorsqu’il avait croisé le regard du jeune japonais, il ne put s’en défaire, et même dans l’obscurité finit par se laisser aller à la tranquillité d’esprit. Soit, il s’était angoissé pour une futilité, certes, mais une futilité qui lui avait valut, associé à sa naïveté d’autrefois, un viol. Toujours ressasser le passer était sa manière à lui de ne jamais se défaire de ses fantômes afin de mieux les appréhender par la suite, ou bien, peut être était-ce simplement pour se mouvoir dans la honte et essayer de ne plus commettre les mêmes erreurs ? Stupide…voila ce qu’était ce raisonnement, puisque Monsieur Hayes deuxième du nom croyait comme normal de se venger négligemment des démons causeurs de troubles au sain d’un monde qui n’avait nul besoin de temps d’horreur sans que l’homme ne vienne le lui apporter. Cette vision chaotique qui était propre à Lewis n’associait pas en elle-même toute l’humanité, mais seulement une minorité, devenue au fil du temps majoritaire et semant aux quatre coins de la terre la haine, la violence, la peine, la jalousie et autres farouches émotions dont personnes n’avait besoin.

La vérité était qu’il appréciait, bien qu’il ait été trompé une fois par un contact similaire dont son corps se souvient encore, de longues marque plus foncées que la couleur de sa peau parcouraient ses hanches ainsi que ses côtes jusqu’à finalement se retrouver sur ses chevilles et ses poignés. Signe que tout cela ne signifiait pas « rien » mais qu’il n’y avait cependant pas eu, aux yeux de la justice, de quoi punir aussi gravement que l’avait fait Lou, les pauvres victimes de ce viol. Cela vous parait-il juste ? Passons. Pour revenir et nous imprégner de la situation à laquelle Lou et Yosuke étaient confrontés, disons simplement ce qu’il en est franchement. Lou appréciait la douceur de la main du jeune homme qui avait finalement osé faire le pas. Il avait craint au départ cette réaction mais s’était ravisé en voyant qu’il n’avait pas l’air d’être l’un de ces escrocs qui avaient joué avec son corps. Cependant, ce regard envieux et désireux qui appartenait au japonais en ce moment même laisser à croire à l’anglais qu’il fallait prendre quelques précaution. Je dis bien croire, car bien entendu mon garçon, tu n’as nullement envie de fuir n’est ce pas ? Tu aime être l’objet des désirs de cet étranger, car disons le tu ne le connais pas, et pourrait te donner sans la moindre rancune…quoi que la peur te reprendrait surement dans ses bras pour te réveiller violemment…peut être !

Effrayé, certes, mais désireux lui aussi. Bien qu’il existe des gens tout aussi sceptiques vis-à-vis de leurs expériences de la vie que Lou, lui n’était pas tout à fait convaincu que le bonheur n’existait pas. Une once d’espoir résidait encore en lui, bien qu’elle ait été autrefois aussi fine qu’un cheveu, aujourd’hui elle avait pris un peu plus d’ampleur avec cette relation tout à fait nouvelle.

Finalement Lou répondit à la question que Yosuke avait posé pour briser le silence une bonne fois pour toute…ou pas, puisqu’en effet le jeune anglais restait tout aussi silencieux qu’en ce début de soirée. Il prenait son temps mais pas pour les mêmes raisons, étant beaucoup plus hésitant à quémander son du, ayant simplement peur que ses petites habitudes soient perturbées. Car il était évident que celles de Yosuke allait se retrouver confrontées à celles de Lewis, et là était tout le nœud de leur relation, si l’ont peut appeler cela comme tel. Lou était craintif à l’idée de partager quoi que ce soit avec un individu à qui il a accordé sa confiance aussi rapidement qui plus est qui n’a pas l’air du même genre, disons le plus farouche que lui et peu être plus ouvert d’esprit ? Il ne semblait pas choqué par les gestes de Lou, les appréciait même, se pourrait-il qu’il ait à faire à un violeur ? En ce cas, il ne lui aurait pas demandé l’autorisation pour l’embrassé, ni même n’aurait attendu aussi longtemps pour s’adonner à son jeu favoris. Soit, il ne l’était pas, soit il cachait fort bien son jeu !

Après finalement avoir ouvert les lèvres pour prononcer les quelques paroles maladroites qui changeront sa vie, Lou attendit un instant, baissant la tête, quelque peu honteux et à la fois angoissé de ne ce silence qui une nouvelle fois s’immisçait entre eux comme si un mur invisible s’était dressé au milieu du divan. Yosuke pensait à toute sorte de chose, prenant son temps pour répondre à Lou. Mais avant cela, il avait approché son visage de celui de l’anglais en souriant chaleureusement, comme pour prévenir que ses intensions n’étaient pas mauvaises et prit les deux mains du garçon dans les siennes. Il lui dit qu’il avait voulu lui aussi ce « calîn » et s’était aussitôt approché pour lui souffler ces quelques mots à l’oreille.

Comment ne pas frémir ? Une caresse de soie vint parcourir la colonne de Lou tandis que ses yeux se retrouvèrent prisonniers de ceux du japonais. Il entrouvrit la bouche, voulant respirer, mieux peut être ? Puisqu’il suffoquait à mesure que le jeune homme aux yeux vairon s’approcher de lui. Son cœur serait bien sorti de sa cage thoracique s’il n’y avait pas eux ces chaines nées dans la peur d’un renouveau. Il se laissa tomber lentement, se retrouvant donc pris entre le canapé et son à présent amant, ne pouvant se détacher de lui. Fuir ? Le repousser ? Pourquoi ? La chaleur de son corps contre le sien lui procurait un bien être tel qu’il n’en avait jamais connu jusqu’à maintenant. Il était si bien que son sang n’avait fait qu’un tour. Lui qui était habituellement froid, dans les deux sens du terme s’en était recouvert de quelques gouttes de sueurs, ses yeux brillants légèrement, profondément encrés en ceux du jeune homme aux cheveux bleus.

L’espace d’un instant, le jeune homme vit les lèvres de son compagnon bouger, puis le son revint petit à petit, clairement, comme dans un murmure…c’était doux, aucun son ne l’agressait. Le feu crépitait dans la cheminée, semblable à un film romantique, bien qu’encore ce soit différent puisque tout paraissait coïncider avec l’idée d’une renaissance. Lou redevenait enfant, voir peut être cet homme qu’il aurait du être et qui petit à petit reprenait ses droits sur ce corps meurtri par la douleur et marqué par la peur. Peut être, qu’enfin, le changement entre cet homme qui avait trouvé en la vengeance et la haine un remède à sa souffrance avait finit par comprendre en une seule soirée qu’il y avait plusieurs solutions à un même problème, et que souvent, il y en avait de plus douce mais tout aussi périeuses que les chemins de la haine.

C’est alors qu’il se mit à écouter Yosuke, comme dans un rêve, était-il en train de songer justement ? Il cligna des yeux pour se re-concentrer et laissa échapper un sourire. La réalité était beaucoup plus violente qu’il n’y paraissait, l’arrachant au monde du rêve pour qu’il se remette à penser aux conséquences de ses actes. Lou regarda longuement le jeune homme, le faisant attendre pour mesurer le pour et le contre, la nuit portait conseil, mais à plusieurs reprises elle avait été là pour appliquer un certains nombres de choses plutôt que d’en écouter d’autres. Soit, il fallait donc agir, et Lou se décida à ouvrir la bouche en se raclant la gorge avant.

« je…non tu n’auras plus besoin de demander l’autorisation, mais…je te demande simplement de ne pas…me prendre par surprise…on ne sait jamais, si dans le pire des cas j’ai de mauvais réflexe.. »

Puisque, conscient de ses problèmes physique et moraux, Lou ne voulait pas faire de mal à Yosuke, il l’avait prévenu sans le lui révéler. Afin de pouvoir poursuivre cette découverte de l’amour, éternel ou bien temporaire, Lou posa l’une de ses mains sur l’une des joues de son amant, remontant lentement vers son oreille et lui passer dans les cheveux. C’était doux, c’était sensuel, cette chose que l’on appelle amour et qui se découvre pour la toute première fois, n’est ce pas merveilleux que de le voir s’accomplir, là, doucement, sous nos yeux tandis que s’endormant, ces deux jeunes hommes apprennent à se chercher et à se connaitre, voir se reconnaitre parmi leurs semblables ? Mais ils n’ont rien en commun avec la moitié de l’humanité, puisqu’eux, ils vont finir par prendre connaissance, de ce que l’on appelle….amour.

Il était une fois… Un japonais et un anglais ~ qui se rencontrèrent à saido Ori, ce pensionnat pour délinquants… Tous les deux avaient péchés, tous les deux étaient tombés sous le charme de l’autre. Découvrant ainsi ce sentiment qu’on appelle Amour.

Voilà où en était leur « histoire ». Une soirée avait changé leur destin, leur façon de voir le monde. Enfin, pour Yosuke en tout cas même si il ne songeait pas à arrêter toutes ses conneries pour l’instant. Lewis était entré dans sa vie pour ne plus jamais en ressortir. Impossible de l’oublier à présent…Non. Il faudrait lui arracher le cœur. D’ailleurs ! Connaissez-vous cette citation ? « Il faut une minute pour remarquer quelqu’un, une heure pour l’apprécier, une journée pour l’aimer…Mais une vie pour l’oublier ». Trop vrai même si dans leur cas…Ils furent un peu plus rapide qu’une journée, mais après tout, cela reste une citation.

Yosu donnait une confiance aveugle à Lewis. Il n’avait pas cherché à comprendre s’il ne jouait pas un jeu avec lui, le fait que tout ceci s’était passé si rapidement ne l’avait pas « inquiété ». Il supposait que ça se passait comme ça généralement. Lou lui avait dit qu’il pouvait alors rien de plus logique non ? Traitez-le de naïf si vous voulez et…Si réellement il s’agissait d’une tromperie… On apprend de ses erreurs surtout quand la chute est si brutale. Il avait osé faire le pas vers Lou, dans l’amour, il faut savoir prendre des risques…Car ça en vaut la peine, n’est-ce pas Yosu ?

Le simple fait de lui tenir la main lui procurait déjà une drôle de sensation. Ce geste pourtant si banal prenait une toute autre envergure quand celle-ci appartenant à un certain Lewis. Une seule envie en tête, ne plus jamais la lâcher bien que ceci soit impossible. Un jour ou l’autre, ils devraient tous deux se séparer et retourner à leur « occupation ». Il n’était pas bon d’y songer maintenant, Yosu chassant cette pensée, se réjouissant plutôt de pouvoir s’endormir dans ses bras. Haha… alors, c’est plus si « futile et débile » maintenant ? Etre dans ses bras… L’embrasser…Des choses pourtant habituelles pour lui qui connaissait le plaisir de la chair. Ce qu’il ressent est complexe à expliquer. De la sécurité ? Sachant étrangement qu’il voulait rester comme ça parce qu’il était « bien ». Il avait été heureux de voir que Lou ne l’avait pas empêcher de le repousser doucement contre le fauteuil et le fait d’être coller à lui ne semblait pas le déranger. Un brin angoissé peut-être. Yosu se mordit la lèvre. Avait-il songé à le repousser ? En avait-il envie, là, maintenant ? S’il le voulait tellement… Il l’aurait déjà fait non ? Il se rassurait, trouvant des arguments pour se prouver le contraire. Cette simple idée lui avait fait mal à son petit cœur. Il voulait croire à ce conte de fée. Lewis était son prince charmant qui venait le sauver de son triste monde.

A moins qu’il ne soit la vilaine sorcière venue pour l’empoisonner ?

Confiance, confiance, confiance. Difficile de connaître les sentiments d’une autre personne. Difficile de connaître ses propres sentiments et de faire la différence entre un coup de foudre et un amour véritable. Laisser faire le temps est certainement la seule solution qui pourra lui procurer cette réponse.

Allongé sur lui, leurs jambes entremêlées, Yosu câlinait Lou, caressant son dos comme il peut sans bien entendu être trop entreprenant. Pour une fois, cela le changeait. Et le perturbait par la même occasion, un vrai novice question affection. Il serait plus expérimenté quand ils en viendraient à … haha… Un petit coup de blush aux joues, oui, Yosu venait d’y penser, ce baka. Tentant de faire abstraction de cette pensée, il posa son menton sur le haut de son torse, l’observant droit dans les yeux, attendant patiemment sa réponse.

Réponse positive qui le réjouit. Bien que ce soit tout à fait normal, il s’attendait à être forcé de lui demander à chaque fois qu’il allait faire un geste. Il aurait très bien compris, se doutant d’un traumatisme dans le passé de Lou. Ou quelque chose ayant un rapport avec le contact physique. Mais non, à la place, il avait le feu vert si toute fois il ne lui sautait pas dessus… Euh… On parle de Yosuke Takeda. Il saute sur tous ceux qu’il connaît, Lewis n’en ferait certainement pas exception. Surtout maintenant. Les seules rares fois où ça ne serait pas le cas c’est qu’il sera en manque. Mais Yosu prévoyait tout le temps pour ne pas l’être, ressentir cette dépendance était désagréable pour lui et ses proches donc pas d’soucis.

Lewis avait repris son assurance dans le ton de sa voix, plus à l’aise peut-être ? Ils avaient tous les deux étés embarrassés par ce « rapport » entre eux, le laissant découvrir une facette plus fragile de l’anglais. Il ne savait pas comment il se comportait envers d’autres personnes mais…Ca lui faisait plaisir. Il plissa les yeux, souriant de plus bel ( que serait Yosu sans sourire ? Un post sans ce mot, impossible. )

Hai hai hai ! Arigatou Lou-chan ! Je vais essayer ! Promis ! Et et… Je ne serai pas brusque ni trop rapide neh ? Tu verras ! Fuu ~

Parce que, pour lui… Pour Lewis, il se sentait bien capable de faire ça. Etrange pour un égoïste non ? Mais il restait à voir s’il le ferait vraiment, s’il n’oublierait pas ces paroles.
Yosu rouvrit doucement ses yeux vairons au contact de sa main sur sa joue, le surprenant ? Un léger sursaut avant qu’il ne sourit une énième fois, attendri et appuyant sa joue contre la paume de sa main, soupirant de bien-être.

Mrawr…Kawaii Lou-chan…

C’est qu’il gémirait presque, si si… Se mordant d’ailleurs la lèvre pour ne pas pousser un soupire d’extase. Qu’il laissa tout de même échapper quelques secondes plus tard, à semi-étouffé toutefois. A croire qu’il n’est pas insensible à son geste… Il ronronnerait presque malheureusement, Yosu n’est pas un chat alors il se contentait de frotter sa joue contre son torse.

Il se stoppa net, réalisant ce que signifiaient les paroles de Lou (enfin ?). Il l’autorisait donc…Lentement, il retira une de ses mains de sous Lou-chan, venant prendre sa mains dans la sienne, se penchant délicatement pour pas lui faire mal et poser ses lèvres sur les siennes, un baiser plus long que les précédents, plus suave surtout.
Il n’y mettra fin que par manque de souffle, s’écartant mais restant encore proche de son visage, Yosu prenant le temps de le contempler.

Neh …Lou-chan…c’est quoi…ton nom de famille ?

» V pizdou ! {Monde Fou} / [Pv Yosu-Chan]