Finalement, ça peut être intéressant de laver son linge ! (pv Nao)

Il devait être aux alentours de 20h30, Zutto était allongé dans son lit, torse nu, un manga entre ses mains, l’air non chaland, il passait inlassablement sa main sur ses pectoraux. Il le regardait silencieux, son walkman sur les oreilles, il ne faisait rien de spécial. Enfin... presque parce que le fait de dévorer son meilleur ami du regard n’était pas non plus une chose commune. Ils venaient à peine d’arriver à Saido mais Sato se r’appela que ça allait bientôt faire un an que le peu de vêtements qu’il possédait n’avait pas été lavé... Cette pensée le fit frémir alors il attrapa ce qu’il avait, et se dirigea vers la porte.

- Tu vas où ?
- A la laverie tu veux venir ?
- Non c’est bon je t’attends, autant aller profiter de la douche et de la chambre tant que Agathe n’est pas là. Tu veux bien me laver le petit tas de fringues là ?
- Ouaip...

Il prit les vêtements de son best, les mélangeant aux siens, puis il s’en alla sans rien dire, se mordant simplement la lèvre. Il dévala rapidement les escaliers et se retrouva cinq minutes après à la laverie. Cinq grosses machines étaient posées là, attendant d’être utilisé, il mit une machine en route et grimpa sur l’appareil. Sa musique toujours sur les oreilles il fredonnait un air en regardant la pièce.

Jaune, vide, avec quelques paniers pour ramener le linge, des fils pour le pendre, et deux sèches linges en cas de besoin pour que ça aille plus vite. Il n’y avait pas foule.

Balançant ses jambes, il cogna plusieurs fois la machine sans s’en rendre vraiment compte, ne laissant aucune trace, il repensait à son année d’emprisonnement, et se demandait ce qu’avait ressentit Zu’ au moment de leur retrouvaille. Après tout il n’en avait pas vraiment parlé, restant des jeunes hommes avant tout, ils avaient une certaine pudeur.

Il soupira doucement, baissant sa tête, ses bras croisés, et ses jambes remuantes dans tout les sens comme des spaghettis. Il pensait à lui... il avait toujours pensé à lui, mais Zutto l’avait toujours dit, « les K ne seront pas plus que des meilleurs amis, frères à la vie comme à la mort »

Si seulement tu savais... dit il à voix basse dans un soupire plutôt triste.

Il avait toujours respecté la décision de Zu’, il ne voulait pas sortir avec lui... bien... il le comprenait... enfin il essayait. Depuis des années il se consumait d’amour pour lui mais justement, sa relation si unique avec son best l’empêchait d’avancer dans ses démarches. La nuit il se relevait souvent, se mettant à genoux prêt de lui, le regardant simplement dormir, se retenant de l’embrasser en mordant sa lèvre jusqu’au sang. Encore se soir il l’avait fait, après 318 jours à dormir seul, il avait enfin pu écouter son souffle, regardait les rayons lunaire effleurer sa peau.

Comme il avait rêvé de se moment là tant de fois... soupirant sur la machine vibrante, il regardait ses mains, ses poignets remplis de cicatrices à cause de scarification qu’on lui avait fait un soir, juste pour rigoler... on lui avait ouvert les veines juste pour rigoler... obligeant ainsi les gardiens à le surveiller plus à cause du risque suicidaire alors qu’il n’avait rien fait... décidément son séjour en prison n’avait laissé que des traces profondes sur lui.

Une musique passa... il l’aimait beaucoup celle là, douce mélodie berçant ses oreilles. Il écoutait les yeux fermés, balançant doucement sa tête en fredonnant, c’était en coréen langue qu’il appréciait énormément à cause de sa grand-mère paternelle.

(si tu veux savoir c'est par ici)

Il ne fit pas attention à la jeune fille qui rentra dans la pièce sursautant quand il entendit le clapet d’une autre machine se fermer, il la dévisagea furtivement et fut surtout attiré par ses cheveux noirs et son bandeau recouvrant son œil droit. Elle était un joli petit bout de femme, il se demandait ce qu’elle avait bien pu faire pour se retrouver à Saido... Il l’observa, notant ses formes et ses habits, la regardant mettre ses vêtements dans un des appareils. Il resta là, soupirant, ses bras croisés, faisant la moue, se demandant si il devait lui parler ou non...

*Allez du nerf... t’étais plus sociable avant...*

Il fait chaud...

*Baka miru et le Baka c’est moi.... T_T*

Je m’appelle Satoshi... et toi ?

Nul ? Oui... c’est vrai... il fallait le comprendre aussi le pauvre... la prison ne rend pas les hommes joviales et communicatifs.

Les rayons du soleil arrivent à se trouver un chemin entre les rideaux de la chambre et parviennent à illuminer son visage à l'apparence paisible. Le soleil qui éclaire le visage Nao et laisse à découvert son œil droit. Pour le moment, il n'y a encore personne dans la chambre alors elle en profite pour se balader librement sans son bandeau. Bandeau qu'elle ne quitte jamais, ou seulement très peu mais uniquement quand elle se retrouve seule. Chaque personne à ses complexes, ce que cache le bandeau c'est celui de Nao. Elle commença donc à ouvrir les yeux car de toute façon, avec cette lumière en plein visage, elle n'avait pas vraiment d'autre choix. Il faut dire que Nao a le sommeil léger, un peu trop de lumière et elle n'arrive pas a se rendormir, un bruit quelconque qui reste tout de même assez bruyant pour qu'elle se réveille. On dit que les yeux clairs sont plus sensibles au rayon du soleil et avec ses yeux bleus clairs, Nao l'aura très vite compris. Premier réflexe se retourner pour se trouver dos à la lumière et ainsi éviter d'avoir cette lumière désagréable dans l'œil. Deuxième réflexe, regarder l'heure, ce qu'elle ne tarda pas à faire et entraîna un long soupir qui brisa le silence de la chambre. Maintenant, rester à Nao de trouver le courage de se lever. Elle était ici depuis quelques jours à peine et elle trouvait chaque réveil plus difficile que les autres dans cet endroit qu'elle n'apprécie pas vraiment. D'ailleurs, depuis son arrivée elle n'est sortit que très rarement et n'a vu encore personne. De toute façon, les contacts avec d'autres personnes ne lui manque pas du tout et ne pas en avoir ne lui pose pas de problème. Nao se demande pourquoi on s'entête à vouloir établir une relation amicale ou autre avec les personnes qui nous encore, c'est encore un concept qu'elle a du mal a cerner.

Elle se leva sans grand problème et traîna son corps d'un pas lent et mou jusqu'à la salle de bain. Inutile de décrire ce qu'elle est parti y faire, dans la chose la plus naturelle et banale qui soit Nao est parti se laver. Elle mis une bonne demi heure avant d'en ressortir habillé, fraîche, coiffée et bien sûr, rien ne manque et surtout pas son bandeau. Elle alla se caler dans un fauteuil puis alla lire un livre. Cette activité bien que fort passionnante dura quelques heures, Nao totalement entraînés dans l'histoire du livre elle n'avait pas l'air de vouloir le lâcher. Lorsque vint l'heure de manger, celle ci ne remarqua non plus étant donné qu'elle était absorbée par ce fichu livre et qu'elle n'avait aucunement la notion de l'heure. Après un magnifique bâillement elle s'aperçût avec étonnement de l'heure qu'il était. Elle souffla et laissa tomber sa tête en arrière fixant le plafond d'un air ennuyé. Elle observa tout autour d'elle avec un regard neutre avant de se lever vers sa petite valise. Pour sûr, Nao n'avait pas grand chose comme affaire mais pour le moment ça lui convenait. Mis à part le fait que peu de linge veut dire restriction de possibilité de tenue au fil des jours ce qui entraîne un passage à la laverie. Mais elle n'en avait pas envie, passer son temps dans une laverie à attendre que la machine ai finie, c'est plus qu'insupportable pour Nao qui n'a que peu de patience.

Elle décida alors de faire une "promenade" dans la pension et se repérer plus facilement. Elle n'avait pas encore fait le tour pour analyser les entrées, les sorties, les escaliers, les salles. Alors la jeune fille décida de sortir un peu de sa chambre et d'aller dans le pensionnat. Non pas à la rencontre d'autre élève, l'envie ne lui traverse même pas l'esprit, juste pour avoir ses repères ici. Elle ne vit pas l'heure qu'il était mais elle sentait que tout ça passait lentement. Elle croisa quelques personnes auxquelles elle ne prêta pas une seule seconde une petite attention ou un quelconque intérêt. Elle marchait en regardant simplement autour d'elle, dans un profond silence. Après.. Elle ne sait combien de temps mais au moins deux petites heures, là voilà de retour dans sa chambre. Elle se servit un verre d'eau et s'appuya contre un des murs de la chambre en posant de nouveau le regard sur sa valise. Valise quasiment vide étant donné que la grande partie de ses vêtements n'avait le droit qu'à un allé simple pour la machine. N'ayant pas d'autre choix elle se fit à l'idée qu'il fallait bien qu'elle aille dans cette laverie.

Nao est loin d'avoir l'habitude d'utiliser une machine, ça n'est pas la fille qui a appris a faire la cuisine, le ménage et autre tâches ménagères. C'est tout le contraire, elle a appris des choses qui ne lui seront plus vraiment utile maintenant. Malgré ça il fallait bien qu'elle y aille, il commençait à se faire tard, enfin tard est un bien grand mot, il allait juste être 20h00. Elle pris toutes ses affaires ainsi que le panier qui se trouvait dans la chambre, emporta tout ça en direction de la sortie et ferma la porte avec elle. Nao avait du mal a tenir ce panier, le mettre devant en le tenant par ses deux bras lui compressé le ventre, alors que quand elle le mettait sur le côté c'était son bassin qui subissait cette infime douleur.

La laverie.. Étrangement, c'était un des rares endroits dont Nao n'en avait pas assimilés le chemin pour s'y rendre. Une chance étonnante de retenir d'autres choses inutiles mais ça.. non. Après quelques minutes à chercher la laverie qui était, en fait, assez bien indiquée sur les quelques pancartes là voilà au porte de celle-ci. C'est sans grande conviction ni même envie ou quelconques sentiment exprimant une joie certaine, que la jeune fille aux cheveux noirs entra dans la laverie d'une discrétion digne d'elle. Il y avait déjà quelqu'un ici, une seule personne, un homme. Elle détourna le regard aussi tôt et se dirigea vers une machine. Elle ne s'attarda pas et balança tout le linge dans la machine avant de refermer la "porte" de celle-ci. Cherchant brièvement comment tout ça fonctionnait, elle fut contente et surprise de voir que cette machine n'avait rien de bien compliqué quand on regarde bien. Et Nao a beau n'avoir jamais fait de tâches ménagère, la femme qui s'occupait d'elle, sa tante entre autre lui parlait souvent de comment marche ça et ça et comment. Insupportable mais utile.

Alors elle s'appuya sur une machine à côté fixant avec l'envie de sortir la porte. Elle souffla avant de tourner la tête de l'autre côté, déjà ennuyé d'être là. Nao repensa à l'homme qui était lui aussi dans la laverie, bien que brièvement la question qui lui effleura l'esprit c'était, comme tout le monde se pose au sujet de tout le monde dans cet pension, comment était-il arrivé ici ? Est-ce que l'idée de savoir intéressé Nao ? Ça serait étonnant mais pas impossible. D'accord, Nao est une jeune fille assez spécial et est loin d'être la meilleure en matière de relation sociale avec n'importe qu'elle personne. Mais, elle n'en reste pas moins humaine même si tout ça reste bien dur à déceler. Elle n'y pensa même plus et se concentra dans un vide total, prêtant tout de même attention aux gestes de l'autre personne présente.

- Il fait chaud

Dés qu'elle entendit sa voix elle tourna légèrement la tête se demandant si il parlait tout seul. Elle ne trouvait pas qu'il faisait spécialement chaud et resta silencieuse après sa phrase. Une tentative d'engager une discussion ? C'était une phrase assez facile et pas très attrayante. Après ça, un léger silence ou plutôt un gros vide se fit sentir dans la laverie. Mais Nao ne semblait pas afficher un sourire et son regard n'exprimait rien. Croyant vraiment qu'il y avait des chances que ce type parle tout seul, elle était tout aussi silencieuse qu'a son entrée.

- Je m'appelle Satoshi... Et toi ?

Elle mis quelques secondes, des secondes d'hésitation ou de préparation à un dialogue avec quelqu'un. Elle ne bougea pas tout de suite, fixant dans le vide sans un mot. Puis elle se tourna doucement, pour se retrouver face au jeune homme. Elle le regarda plusieurs secondes, à nouveau, sans dire un seul mot. Une ambiance lourde pesée dans la laverie et Nao ne se voyait pas être aussi froide avec la personne qui lui parle dans l'internat.

- Nao..

Ça c'était du grand art, digne d'elle et loin d'en faire un dialogue comme on pourrait le penser. Ça n'est pas étonnant, du moins pour elle de réagir ainsi. Elle n'a ni l'envie ni la "maîtrise" de parler avec des gens, enfin c'est surtout le manque de contact qui la rend comme ça. Simplement son prénom, en même temps ce gas, enfin Satoshi ne lui a rien demander de plus, alors Nao ça n'est pas non plus le genre de fille à enchaîner un sujet intéressant juste après. Cette soirée aller être longue, où courte si elle continue d'être comme ça.

Il fit une grimace, elle semblait aussi bavarde et sociable que lui, super quelle chance... ils n’allaient pas aller loin comme ça. Puis il s’amusa intérieurement en la voyant bidouiller la machine, sans vraiment savoir comment elle fonctionnait, il étouffa un rire pour ne pas trop la vexer. Sato la dévisagea sauvagement pendant qu’elle était concentrée sur l’engin, regardant ses cuisses rosées, les effleurant du regard, la déshabillant soigneusement avec ses yeux, se perdant dans son œil bleu océan, se demandant bien à quoi pouvait lui servir son bandeau.

*Encore une marginale, pensa-t-il. Moi j’ai une excuse pour mon manque de sociabilité, mais elle ? Que peut elle vraiment répondre à son attitude ? Elle doit juste aimer cet air froid, y prendre un malin plaisir, après tout, c’est ce que les hommes aiment non ? Les filles pots de colle ça fait fuir tout le monde non ?*

Sa réflexion n’était pas inappropriée, au contraire, c’était assez vrai en y repensant. Les hommes n’aimaient les filles gluantes qui leur demandait à chaque seconde ce qu’ils faisaient ou ce à quoi ils pensaient. Tous les hommes étaient comme ça... Zutto... leurs anciens amis.... pourtant lui non, il aimait les filles pleines de charme, même si elles n’avaient pas une beauté transcendante, attentionnées pour leur entourage. D’aussi loin qu’il puisse se le r’appeler, ses exs n’avaient jamais été comme ça, et surtout pas Namiko, elle était si jalouse, possessive, presque orgueilleuse et égocentrique. En faite, en y réfléchissant bien, il n’avait pas vraiment d’idéal féminin, la seule personne dont il avait toujours été amoureux ne lui avait laissé qu’un rôle de confident, de soutien, de frère... Zu avait mis les choses au point rapidement entre eux quand ils s’avouèrent leur bisexualité à quelque temps d’intervalle. Il n’avait jamais aimé Namiko, le seul pour qui son cœur faisait des bons dans sa poitrine, c’était lui, le simple contact de sa peau suffisait à le rendre en émoi comme une jeune fille en fleur.

*Si seulement il s’avait.... pfff tu parles... je ne suis que son meilleur ami, et rien d’autre, c’est sans espoir...*

Il soupira doucement, attirant l’attention de la jeune fille sur lui ce qui le fit rougir quelque peu. Quoi qu’on en dise, Satoshi n’était pas un monstre, juste une victime trop longtemps persécutée, poussée à commettre l’irréparable dans l’unique but de ne pas décevoir celui qu’il aimait. Car s’est là le vrai drame de sa vie, le père de Zutto avait tout fait pour qu’on le prenne pour responsable, mais rien ne venait de lui, et il avait subit les assauts répétés des violeurs en prison en se taisant et en sachant pertinemment que ce n’était pas sa place. Pourtant il ne disait jamais rien.

Il mordilla plusieurs fois ses lèvres, essayant d’attraper un paquet de bonbons au melon dans sa poche arrière, il se dandina sur la machine pour le prendre, la faisant bouger par la même occasion, il en prit deux et le rangea délicatement, en prenant garde de ne pas l’écraser en se remettant en place. Il déposa une petite friandise devant Nao, et en déballa un délicatement pour mieux l’apprécier. Ses jambes se balançant toujours nerveusement et ses bras croisés, il plaça le petit bonbon sur sa langue et se tourna vers elle.

- Je me demande ce que tu as fait pour être ici... viols ? Prostitution ? Drogues ? Vols ? Meurtres ? même si ça m’étonnerait bien vu ton petit gabarit...

Elle ne semblait pas décidée à lui répondre, alors il se mit sur la machine à coté d’elle

- Tu sais, on en a au moins pour... (regarde sa montre) pour quarante minutes d’ennui collectif, alors autant s’ennuyer ensemble non ? Si on se parle, ça passera plus vite... sauf si tu es trop attardée pour faire des phrases entières telle que « je m’appelle Nao »

[Gomen, je croyais t'avoir répondu, je suis déééééééééééééésssssssssssssssssssooooooooooollllllllllllllllééééééééééééééééé *fait des yeux de chiens battus*]